2014
Cairn
Alexandra Filhon, « De la culture écrite à l'illettrisme », Langage et société, ID : 10670/1.xsyv40
Aujourd’hui les durées d’études ne cessent de s’allonger et la détention d’un diplôme est de plus en plus souvent exigée pour accéder au marché du travail. Dans ce contexte socioéconomique, les situations d’illettrisme sont appréhendées comme un « problème » majeur pour la société qu’il faut impérativement évaluer pour mieux y remédier. Partant de ce constat, cet article vise à montrer que la mesure de cette situation sociale ne peut être perçue comme le miroir de la réalité sociale. Derrière la construction d’une catégorie statistique réside des rapports à l’écrit divers et surtout un vécu qui ne peut être saisi uniquement en termes de difficultés, de manques ou d’incapacités. Loin d’être dépourvus de ressources sociales et de capacités de mobilisation, les personnes évaluées en difficulté en français ne se vivent pas nécessairement comme des « illettrés » malgré les discours normatifs véhiculés.