Un prêtre au parti ? : Une controverse socialiste en 1909

Résumé Fr En

En France, le socialisme comme courant politique, ancré dans le mouvement républicain depuis le milieu du xix e siècle, se situe à l’avant-garde de l’anticléricalisme et milite pour une ferme laïcité. La loi de séparation des Églises et de l’État représente l’acmé de ce mouvement tout en permettant une recomposition plus complexe des rapports entre catholicisme et socialisme. Faut-il toujours privilégier le modèle républicain et laïque comme fondement du progrès social ou accepter de nouveaux rapports comme en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons ? Une controverse en 1909 passionne les militants : est-il possible d’accepter l’adhésion au Parti socialiste d’un prêtre catholique ? Derrière l’affrontement de tendances, notamment entre guesdistes et vaillantistes naguère alliés, émergent de nouvelles configurations du socialisme comme de la laïcité.

In France, socialism as a political current was rooted in the republican movement since the mid-nineteenth century. It stood at the forefront of anticlericalism and militated in favour of a strict secularism. The law of separation between Church and State was the acme of that movement and allowed for a more complex restructuring of the relations between Catholicism and Socialism. Were Socialists to embrace fully the republican model as the basis for social progress or should they accept new relations like in Germany or in Anglo-Saxon countries? A controversy in 1909 mobilized socialist activists – should a catholic priest be allowed to join the Socialist Party? Beyond a mere clash of opinions, namely between supporters of former allies Guesde and Vaillant this controversy allowed new configurations of socialism as well as of secularism to emerge.