2004
Cairn
Patrick Kamenka, « Turkménistan 2003 : Un régime répressif de plus en plus isolé », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.xwqguc
Le Président à vie, S. Niazov, après avoir procédé à des purges en 2002 au sein de l'armée et des autres forces de sécurité, s'en est pris en 2003 à la justice, pourtant docile lors de la chasse aux suspects après "l'attentat" contre sa personne. Les libertés publiques continuent de fournir une cible de choix, qu'il s'agisse des médias, des cyber-cafés, des groupes religieux, même si, vis-à-vis des musulmans, certaines mesures peuvent apparaître comme des signes en leur faveur. Les étrangers restent peu désirables dans le pays et l'opposition tout simplement interdite, contrainte à l'exil, d'où elle ne peut que difficilement contrer la "turkménisation" en marche ou participer à une timide évolution institutionnelle à venir. Le nationalisme officiel, ainsi que le culte de la personnalité s'appuient également sur des projets pharaoniques. Derrière l'un deux se cache le contrôle de l'eau dans la région. Le principe de "neutralité permanente" est toujours de rigueur, mais l'armée est devenue l'une des plus fortes de la région. Les tensions avec Moscou ne se sont pas atténuées et le Turkménistan ignore toujours les sommets de la CEI. Par contre, avec l'Iran et l'Afghanistan, la coopération se développe dans le but de mettre fin à l'enclavement. Dans le domaine économique, les hydrocarbures sont le trésor du pays, qui veut augmenter ses capacités de raffinage avec l'aide des sociétés russes. Dans l'agriculture, le blé a sauvé le coton, dont la production souffre des défaillances du réseau d'irrigation.