‪Comment « pragmatiser » le champ de la valeur ?‪

Résumé Fr En

Cette contribution discute les propositions faites par Nathalie Heinich pour développer une sociologie des valeurs. Elle en critique certaines – l’anti-naturalisme, par exemple, le refus de considérer la religion comme une référence pertinente pour caractériser les valeurs, la séparation de l’éthique du champ de la valeur, la limitation de ce dernier aux attachements, actes évaluatifs et jugements de valeur, etc. Elle tente d’en clarifier d’autres – le lien des valeurs aux affects et aux émotions, le statut des « valeurs-principes », le caractère ultime des valeurs, le statut des explicitations, etc. La contribution adopte le point de vue méthodologique recommandé par John Dewey pour analyser le champ de la valeur : s’en tenir à une approche adverbiale, c’est-à-dire considérer les valeurs comme manières de faire et comme instruments de la conduite. Un tel point de vue permet de pousser plus loin le tournant pragmatique préconisé par Nathalie Heinich, qui s’inspire plutôt de la pragmatique linguistique.

This paper is about Nathalie Heinich’s propositions for the sociology of values. It criticizes some of them: her anti-naturalism, for example, her refusal to take religion as a relevant frame for thinking about values, her pulling values apart from ethics, her conception of the field of value as including only attachments, evaluative acts and value judgments, etc. It tries to clarify other ones: the connection between values and emotions, the nature of values as principles, the characterization of values as ultimate, etc. The methodological point of view taken up is John Dewey’s “adverbialism”, which consists in viewing values as ways of doing and means of conduct. Such a point of view, it is argued, allows to push further Nathalie Heinich’s pragmatic turn, which is drawn from linguistic pragmatics.

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