« Groupe de guérison des blessures » : Une recherche avec des veuves rescapées sur les rituels de deuil et la reconstruction psychique après le génocide au Rwanda

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2017

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Augustin Nshimiyimana et al., « « Groupe de guérison des blessures » : Une recherche avec des veuves rescapées sur les rituels de deuil et la reconstruction psychique après le génocide au Rwanda », Cahiers de psychologie clinique, ID : 10670/1.y5259a


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Lors d’une recherche portant sur les apports et les limites des rituels de deuil post-génocide dans la reconstruction psychique des survivants, nous avons travaillé avec un groupe de veuves rescapées qui s’est dénommé : « groupe de guérison des blessures ». Une blessure qu’elles ont tenté de traiter est celle de la disparition des leurs et leur « enterrement dans le ventre », en l’absence des corps et dans l’attente d’accomplir les rites funéraires. Leurs témoignages nous ont conduits à l’hypothèse que les rites funéraires dans le Rwanda post-génocide engagent l’essai de réparer l’espace communautaire et le lien entre les vivants et les morts, de sorte que les morts n’errent pas parmi les vivants et que les vivants ne soient pas des morts vivants. Le groupe paraît avoir joué le rôle médiateur et régulateur traditionnel du ventre ( inda) pour les veuves rescapées dans leur rapport vivant et régénérant à la culture. Le travail réalisé par le groupe a ainsi contribué à ce que le mort qui avait été mis au secret en soi, « dans le ventre », en attente d’être retrouvé et reconnu, puisse être pris en charge et enterré dans la dignité.

« The wound healing group »During research work dealing with the contributions and limitations of post-genocide mourning rituals in the psychic reconstruction of survivors, we worked with a group of widow escapees who referred to themselves as: « the wound healing group ». One wound they have tried to deal with is the disappearance of their loved ones and their « burial in the stomach », in the absence of bodies and in waiting to carry out funeral rites. Their testimonies have led us to the hypothesis that funeral rites in post-genocide Rwanda represent an attempt to repair their community space and the bond between the living and the dead, so the dead don’t wander among the living and the living don’t become living dead. The group appears to have played the traditional mediatory and regulatory role of the stomach ( inda) for the widow escapees in their living and regenerative relationship to their culture. The work the group carried out thus contributed to allowing the dead, « buried in the stomach », in waiting to be found and recognized, to be taken charge of and buried in dignity.

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