Du sublime obscur dans les Désastres de la Guerre de Goya. La morsure de l’artiste contre le poignard des Lumières

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Francisco de Goya y Lucientes (1746–1828) manifeste dans les 82 gravures de la série Les désastres de la guerre, réalisées entre 1810 et 1815, un cri de protestation contre la violence du soulèvement du Dos de Mayo suite à l’invasion des troupes napoléoniennes, la guerre d'indépendance espagnole (1808–1814) et la Restauration bourbonienne qui s'ensuivit en 1814. Mais au lieu de développer une vision héroïque de la guerre Goya y représente la force des oppositions en prise avec la bestialité et brosse un paysage humain qui mêle le sublime et l’horreur mais aussi des harmonies funèbres qui jouent avec les hommes emportés par l’Histoire.

Francisco de Goya y Lucientes (1746–1828) reveals, in the 82 prints of the series The Disasters of War, created between 1810 and 1815, a cry of protest against the violence of the 1808 Dos de Mayo uprising, following the invasion of the Napoleonic troops, the subsequent Peninsular War of 1808-1814 and the setbacks to the liberal cause following the restoration of the Bourbon monarchy in 1814. But instead of creating a heroic view of the war Goya’s prints depict the power of the oppositions confronting bestiality and trace a human landscape that mingles the sublime with the horrific but also the funereal harmonies that play with men swept up by History.