13 mai 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1189-4563
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1710-0305
https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Guillaume Perrier, « Pierre Klossowski, le signe unique et le sous-venir », Tangence, ID : 10670/1.yablmi
Dans l’« Avertissement » et la « Postface » de la trilogie romanesque Les lois de l’hospitalité (1965), qui tourne autour du personnage de l’épouse (Roberte), Pierre Klossowski déploie le thème de la mémoire pour définir « l’expérience initiale » à l’origine de la fiction. Une lecture rapprochée de ce paratexte, des manuscrits et des fragments inédits qui s’y rattachent, permet d’expliquer comment la mémoire de l’auteur, au sens psychologique et biographique, est récusée par la pensée créatrice. D’autres formes de mémoire transparaissent, notamment l’expérience du « sous-venir », néologisme klossowskien inspiré par la lecture (et la traduction) de Nietzsche. Le sujet devient l’objet d’un phénomène mnémonique déterminé par une pensée extérieure, qui se souvient pour lui, qui le fait « sous-venir ». Le thème de la mémoire apparaît ainsi comme le thème privilégié d’un anti-cogito fondé non pas sur la rationalité et l’identité à soi-même, mais sur la singularité du fantasme et l’altérité de la relation conjugale. Il laisse entrevoir ce qu’aurait pu être un essai philosophique original, à la fois autonome et issu de la fiction, Du signe unique, dont la matière sera finalement reprise sous la forme d’un commentaire, dans Nietzsche et le cercle vicieux (1969).