2006
Cairn
Camille Roger Abolou, « L'Afrique, les langues et la société de la connaissance », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.ydmb6y
L’intérêt des sciences humaines pour les rapports entre TIC, langues et savoirs n’est pas nouveau. Cependant l’intelligibilité d’une construction épistémologique des relations reste un domaine en friche dans le contexte de la mondialisation. Le présent article essaie de s’en prendre à ce vide épistémologique en interrogeant particulièrement les enjeux des langues africaines dans le travail de structuration et de dissémination du savoir global et des savoirs locaux. Ces savoirs, chacun à sa manière, tentent de se construire un statut nouveau en s’insérant dans les divers marchés de la connaissance. Pour cela, ils tirent profit du renouvellement des thématiques occidentales vis-à-vis des consommateurs africains d’information scientifique. En conséquence, des politiques de productivité et de circularité des savoirs s’érigent dans des stratégies d’uniformisation épistémologique. Parallèlement, la mode de la « diversité linguistique et culturelle », censée protéger les langues et savoirs locaux, risque de les transformer en de simples objets ethnographiques.