2021
Cairn
Marie-Alix Molinié-Andlauer, « Le Louvre : du musée à la marque. Redessiner les relations Nord-Sud », L'Information géographique, ID : 10670/1.yh5f0z
Le musée du Louvre se caractérise depuis la Déclaration de 2002 comme un musée universel, dans le sens que ses collections répondent à une vision encyclopédique des objets d’arts et de culture plus ou moins lointains. La notion d’universalité d’un musée se comprend également par le fait que ses collections soient accessibles au plus grand nombre de visiteurs.C’est ainsi qu’au début du xxie siècle, dynamisé par l’engouement d’une mondialisation culturelle et l’importance de la culture en France depuis le septennat de François Mitterrand, que les politiques culturelles françaises mobilisèrent le Louvre pour aller plus loin dans la délocalisation de la culture. Le musée se transforme en structure protéiforme, délocalisée (Lens) puis dé-territorialisée (Abu Dhabi), rebattant les cartes de l’accès à la culture de territoires périphériques en transitions. Cela dépasse le clivage entre haute culture et culture périphérique, entre Europe et Moyen-Orient, et créé un réseau à part entière où œuvres, experts, visiteurs mais surtout réputation s’entrechoquent pour réinventer le modèle muséal du Louvre. L’universalité devient une caractéristique de ce réseau.Cet article puise ses sources dans un travail de thèse avec des entretiens réalisés auprès des différents Louvre (Paris, Lens, Abu Dhabi) et des structures qui les accompagnent (Euralens, AFM).