31 mars 2015
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Sebastian Veg, « La création d’un espace littéraire pour débattre de l’ère maoïste », Perspectives chinoises, ID : 10670/1.yib9dt
Depuis la littérature des cicatrices du début des années 1980, la fiction et l’autobiographie fictionnalisée ont largement contribué à mettre en lumière la violence de masse de la Révolution culturelle. Cependant, ces textes se sont cantonnés à un cadre bien défini, à l’intérieur duquel le système politique n’était pas remis en question en tant que tel. Ces dix dernières années, le champ littéraire chinois s’est en revanche penché plus spécifiquement sur les années 1950, avec des oeuvres telles que Chroniques de Jiabiangou de Yang Xianhui (Tianjin, 2002) et Stèles de Yang Jisheng (Hong Kong, 2008). Cet article s’intéresse aux Quatre Livres de Yan Lianke (Hong Kong, 2010), une fictionnalisation complète sur le mode fantastique de la famine du Grand Bond en avant dans un village situé sur les rives du fleuve Jaune. Si l’on considère la littérature dans le contexte des théories de l’espace public, on peut penser que le livre de Yan vise à élargir de manière décisive le débat sur certains aspects auparavant tabous de l’ère maoïste, objectif qui n’a été que partiellement contrecarré par l’échec de sa publication en Chine continentale. Les Quatre Livres, comme les oeuvres de Yang Jisheng et de Yang Xianhui, représente une tentative visant à remettre en question la légitimité originelle du système politique de la République populaire de Chine et à créer un débat au sein de l’espace public sinophone sur les fondations du régime actuel.