2007
Cairn
Agnès Pélage et al., « « Le haut du panier de la France d'en bas » ? : Le sentiment d'appartenir à une classe sociale chez les membres des professions intermédiaires », Revue française des affaires sociales, ID : 10670/1.yjdpls
Cet article se propose d’explorer le sentiment d’appartenir à une classe sociale exprimé par les membres des professions intermédiaires lors d’une enquête réalisée par l’INSEE en 2003 (« Histoire de vie – Construction des identités »). Les auteurs montrent jusqu’où les professions intermédiaires sont réunies par un sentiment d’appartenance de classe situé le plus souvent au « milieu » de l’échelle sociale. Ils cherchent également à rendre compte de la polarisation subjective qui traverse les professions intermédiaires, allant d’un positionnement au « bas » de la hiérarchie sociale (plus fréquent parmi les contremaîtres et les techniciens) à un positionnement au « haut » de la hiérarchie sociale (plus fréquent parmi les instituteurs et assimilés et les professions intermédiaires de la santé et du travail social). Les membres des professions intermédiaires sont bien ceux qui se placent le plus souvent au « milieu » (une fois sur deux lorsqu’ils ont le sentiment d’appartenir à une classe sociale) et qui recourent le plus à l’expression « classe moyenne ». Les ouvriers se voient très majoritairement en « bas » de l’échelle sociale, et près de la moitié des cadres et professions intellectuelles supérieures se situent en « haut ». Si ces résultats confortent plutôt le découpage statistique des PCS (professions et catégories socioprofessionnelles), ils fragilisent l’idée d’une « moyennisation » de la société, au moins au plan des appartenances subjectives.