29 juin 2018
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Vanessa Perdu, « Ecrire dans les marges : (r)évolutions de la nouvelle centraméricaine contemporaine (1970-2000) », Theses.fr, ID : 10670/1.ykk0pm
Si la littérature centraméricaine semble sortir du ghetto auquel elle a été cantonnée jusqu’à il y a peu, les écrivain·e·s ne bénéficient pas à égalité de cette amélioration de la visibilité des pratiques culturelles de l’isthme, qui tend à renforcer la marginalisation de certain·e·s au profit d’une minorité. À partir de l’étude du genre de la nouvelle, particulièrement développé en Amérique Centrale, notre travail cherche à identifier les divers procédés intra et extratextuels qui permettent d’entrevoir un ensemble cohérent au sein de productions diverses émanant d’écrivain·e·s marginalisé·e·s, ensemble qui pourrait être qualifié de littérature des marges. À travers une approche régionale et transnationale, nous analysons la marginalisation historique des populations autochtones et afro-descendantes ainsi que des femmes, avant d’observer le déplacement de cette marginalisation de la réalité à la fiction dans les textes littéraires. Nous nous intéressons ensuite à l’évolution des représentations littéraires de ces groupes marginalisés, permises par les (r)évolutions des sociétés centraméricaines, en nous appuyant sur la confrontation entre un pré-corpus de nouvelles retraçant les représentations de l’altérité d’un point de vue extérieur, et un corpus de huit recueils de nouvelles d’écrivain·e·s issu·e·s de ces groupes marginalisés. Enfin, nous observons à travers ces recueils de Moravia Ochoa, Quince Duncan, Luis de Lión, Zoila Ellis, Jacinta Escudos, Marisela Quintana, Lety Elvir, et Humberto Ak’abal, comment cet ensemble cohérent d’écritures des marges provoque une déstabilisation du canon littéraire par le moyen d’un ébranlement de ses valeurs hégémoniques.