2012
Cairn
Rafael Mandressi, « Le temps profond et le temps perdu : Usages des neurosciences et des sciences cognitives en histoire », Revue d'Histoire des Sciences Humaines, ID : 10670/1.ypbetg
De même que dans d’autres sciences humaines et sociales, on a assisté en histoire, au cours de deux dernières décennies, à des tentatives de constitution d’un champ interdisciplinaire sur la base d’un croisement avec les neurosciences et/ou les sciences cognitives. Cette entreprise a donné lieu à la « neuro-histoire », à l’« histoire cognitive », aussi bien qu’à d’autres formes, moins précisément définies, de travail historique attentif aux sciences du cerveau et de l’esprit afin de faire émerger un « nouveau paradigme ». Cet article vise à décrire ce paysage intellectuel et académique en expansion, ainsi qu’à en identifier les principaux domaines et enjeux – neuro-histoire de l’art, histoire cognitive des sciences, histoire des émotions, l’histoire dite « profonde », l’histoire littéraire, entre autres. On indiquera également, pour en proposer une analyse critique succincte, quelques-uns des problèmes théoriques et épistémologiques, non résolus, inhérents à ce type d’approche.