L'usage des réseaux socionumériques : une intériorisation douce et progressive du contrôle social

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2011

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Serge Proulx et al., « L'usage des réseaux socionumériques : une intériorisation douce et progressive du contrôle social », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.ytuo76


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Nous formulons et illustrons l’hypothèse que les sites de réseaux socionumériques constituent un mécanisme emblématique de la « société de contrôle » prophétisée par Gilles Deleuze. Au centre de ce dispositif, se retrouve en effet un double mouvement contradictoire : d’une part, le processus de captation capitalistique des informations déposées par les usagers contributeurs – nous pourrions décrire ce premier mouvement comme étant celui d’une surveillance institutionnelle se réalisant par le contrôle centralisé de l’information ; d’autre part, et de manière surprenante, l’on constate un consentement – voire même parfois, un désir – exprimée par de nombreux usagers d’exposer publiquement des informations et des images concernant leur vie personnelle, et cela malgré les risques (éthiques et professionnels) qui se rattachent à de telles opérations de dévoilement. Ce second mouvement apparaît être le mécanisme central du processus d’intériorisation douce du contrôle social par des usagers pratiquant une forme de « servitude volontaire » rattachée aux besoins du capitalisme informationnel, c’est-à-dire un système dont la production de la valeur économique est fondée sur l’agrégation en bases de données gigantesques et monétisables, des informations (souvent minimes à l’échelle individuelle) déposées sur les sites selon une logique du grand nombre ( crowdsourcing).

Social networking sites uses as a gradual and painless internalisation of social controlThe hypothesis we put forward and illustrate in this article is that social networking sites have become a mechanism which is emblematic of the “society of control” prophesied by Gilles Deleuze. At its hub are two conflicting movements : one is a capitalistic process of capturing information posted by contributing users, which might be seen as a tendency towards institutional surveillance through centralised data control. The other is the somewhat surprising consent of many users – and even their active desire – for public disclosure of information and images on their private lives, despite the ethical and professional risks attached to these practices of self-disclosure. This second movement seems to be a central mechanism that governs a process of painless internalisation of social control by users, as they consent to a kind of voluntary enslavement to the needs of information capitalism, in other words to a system where the production of economic value is based on aggregating, or “crowdsourcing”, often minuscule items of information (at the individual level) into gigantic databases capable of generating money.

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