« Mes enfants l’heure est grave : il va falloir faire des économies » : La faillibilité comme mode de gouvernement des universités

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2018

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Jérémy Sinigaglia, « « Mes enfants l’heure est grave : il va falloir faire des économies » : La faillibilité comme mode de gouvernement des universités », Actes de la recherche en sciences sociales, ID : 10670/1.z4uid7


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L’article propose d’analyser les liens qui existent entre les récentes réformes de l’ESR en France, en particulier la loi dite LRU de 2007, et la situation financière des universités. L’hypothèse principale est que la faillibilité, entendue comme la perspective, la menace ou la crainte de la faillite, constitue un mode de gouvernement : par la mise en crise financière des universités, les autorités publiques se contentent de poser le cadre budgétaire de la réforme et délèguent aux acteurs concernés le choix des mesures concrètes à mettre en œuvre. Ainsi, la possible faillite des universités ne doit pas être analysée comme la conséquence malheureuse de l’application de nouvelles règles, elle doit être pensée comme un mode d’action publique à part entière. Cette « politique des caisses vides », construite méthodiquement par tout un enchaînement de réformes, n’a pas pour objectif de fermer les universités mais bien de forcer la conversion de ces établissements publics à un nouveau mode de gestion.

This article analyzes the connections between the recent reforms of higher education in France, in particular the so-called LRU law of 2007, and the financial situation of universities. The main hypothesis is that fallibility understood as the perspective, threat or fear of bankruptcy, constitutes a mode of government: by precipitating the financial crisis of universities, public authorities limit their role to setting the budgetary framework of university reform and delegate to the actors concerned the choice of the concrete measures that should be implemented. Thus, the possible bankruptcy of universities should not be analyzed as the unfortunate consequence of the implementation of new rules, but rather as a full-fledged mode of public action. This “politics of empty coffers”, methodically built through a succession of reforms, does not aim at closing the universities but at forcefully converting these public institutions to a new form of management.

Dieser Aufsatz untersucht den Zusammenhang zwischen den jüngsten Reformen der Hochschule, insbesondere des Gesetzes zur Einführung der Autonomie der Universitäten von 2007 (LRU), und der finanziellen Situation der Universitäten. Die wichtigste Hypothese ist, dass die Konkursmö glichkeit, verstanden als Perspektive, Drohung oder Angst vor dem Konkurs als Verwaltungsmodus verstanden werden muss: indem die Universitäten einer Finanzierungskrise ausgesetzt werden, beschränken die öffentlichen Autoritäten sich darauf, den Finanzrahmen der Reformen abzustecken und deren Umsetzung den Betroffenen zu überlassen. Die mögliche Universitätspleite sollte daher nicht als Folge einer unglücklichen Anwendung der neuen Regeln angesehen werden, sondern als umfängliches und kohärentes Regierungshandeln. Diese „Politik der leeren Kassen“, die systematisch durch eine Kette von Reformen geschaffen wird, hat nicht zum Ziel, die Universitäten zu schliessen, sondern öffentlichen Einrichtungen eine neue Art der Verwaltung aufzuzwingen.

El articulo propone analizar los lazos que existen entre las recientes reformas del ESR en Francia, en particular la ley LRU de 2007, y la situación financiera de las universidades. La principal hipótesis es que la debilidad, entendida como la perspectiva, la amenaza o el temor la bancarrota, constituye un modo de gobierno, por la producción de la crisis financiera de las universidades, las autoridades públicas se contentan en poner el marco presupuestario de la reforma y delegan a los actores concernidos la elección de medidas concretas a implementar. Así la posible quiebra de las universidades no debe ser analizada como consecuencia triste de la aplicación de nuevas reglas, esta debe ser pensada como un modo de acción pública de pleno derecho. Esta ‘política de bolsillos vacíos’, construida metódicamente por todo un encantamiento de reformas, no tiene por objetivo cerrar las universidades sino más bien de forzar la conversión de esos establecimientos públicos a un nuevo modo de gestión.

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