2016
Cairn
Gildas Salmon, « Foucault et la généalogie de la sociologie », Archives de Philosophie, ID : 10670/1.z7y1a1
Quarante ans après Surveiller et punir, La Société punitive montre qu’avec le concept de discipline, Foucault entendait proposer une généalogie de la sociologie, et en particulier du programme durkheimien. Refusant de faire du droit la mise en forme d’exigences immanentes à la conscience collective, il traite la moralisation de la pénalité comme une stratégie mise en place au XIXe par une bourgeoisie soucieuse de se prémunir contre les nouveaux illégalismes suscités par les transformations de la propriété capitaliste. En prenant pour fil conducteur la confrontation avec l’évolutionnisme sociologique qui sous-tend l’histoire de la pénalité retracée par Foucault, cet article se propose de mettre en évidence les gains obtenus au moyen de la méthode archéologique de dissolution des continuités historiques, mais aussi les apories que rencontre la généalogie pour rendre compte de la formation des sujets politiques modernes non plus à partir des formes de solidarité, mais à partir du principe d’une guerre civile sous-jacente à la société.