Effets d’une intervention basée sur la présence attentive sur l’anxiété situationnelle d’élèves ayant un diagnostic de TDAH inscrits dans une classe de secondaire spécialisée en santé mentale : un devis expérimental à cas unique

Résumé 0

Cette étude vise à évaluer l’impact d’une intervention basée sur la présence attentive (IBPA) sur l’anxiété d’élèves d’une classe spécialisée en santé mentale. Treize élèves ayant un diagnostic de trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et d’autres troubles mentaux ont participé à cette étude. De ceux-ci, sept ont complété l’étude. Le schème expérimental mixte à cas unique de type A-B-A-C-A repose sur 16 temps de mesure (4 en préintervention (A1), 4 à la première modalité d’intervention (B), 3 en postintervention (A2), 3 à la seconde modalité d’intervention (C), 2 au suivi (A3)). La première modalité de traitement (B) consiste en une intervention psychothérapeutique cognitivo-comportementale de huit semaines basée sur la présence attentive. Ce programme vise à développer l’habileté à diriger l’attention sur l’expérience du moment présent, sans jugement, à l’aide de différents exercices formels et informels. La seconde modalité d’intervention (C) de maintien de trois semaines est composée d’exercices de méditations de trois minutes par jour, animées par une enseignante. L’évaluation de l’anxiété a été faite à l’aide de l’échelle d’anxiété situationnelle de la version francophone du Spielberger State-Trait Anxiety Inventory for Children (STAIC). Les événements de vie et la fréquence de méditation à la maison ont été évalués. Il était attendu que l’IBPA ait un effet de diminution d’anxiété après la première modalité d’intervention (B) puis de stabilisation ou de réduction à la pause. Étant donné le manque d’information dans la recension des écrits, un questionnement se posait si la deuxième modalité d’intervention (C) de maintien allait avoir un effet sur l’anxiété. Pour la moyenne des participants, l’analyse visuelle suggère une diminution d’anxiété à la seconde modalité d’intervention (C) qui se poursuivrait au suivi (A3). Toutefois, l’analyse quantitative du Tau-U n’a pas permis de démontrer une diminution statistiquement significative de l’anxiété. L’analyse visuelle des résultats individuels indique une diminution d’anxiété pour la plupart des participants et une augmentation d’anxiété pour quelques-uns. Les résultats non statistiquement significatifs obtenus au Tau-U n’ont pas permis de conclure à un effet clair de l’IBPA pour la plupart des participants. Un seul résultat statistiquement significatif a été obtenu au plan individuel, soit une diminution d’anxiété à la deuxième modalité d’intervention (C) pour un seul participant. Malgré le caractère non concluant des analyses quantitatives, les commentaires d’appréciation des participants ayant complété le programme sont généralement positifs. En somme, les résultats ne permettent pas de montrer clairement que l’IBPA ait eu un effet positif sur l’anxiété situationnelle, malgré que les résultats qualitatifs suggèrent des bénéfices et une appréciation du programme. Une faible fréquence de méditation à la maison a été rapportée. Certaines caractéristiques des participants pourraient avoir influencé les résultats (événements de vie difficiles nombreux durant le programme, multiples problématiques de santé mentale, TDAH). Des difficultés d’implantation de l’IBPA pourraient également expliquer les résultats. Pour la recherche future, l’adaptation des IBPA selon les caractéristiques des participants, l’augmentation de formation en IBPA et de soutien aux élèves et aux enseignants, une mesure du processus d’implantation du programme et un nombre adéquat de mesures à chaque phase de l’étude (plus de 3) sont suggérés.