Paroles à tenir, paroles à prendre : remarques sur les corps et les langages dans En Guerre de Stéphane Brizé

Fiche du document

Date

2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Travailler

Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Guillaume Sibertin-Blanc et al., « Paroles à tenir, paroles à prendre : remarques sur les corps et les langages dans En Guerre de Stéphane Brizé », Travailler, ID : 10670/1.zhie4b


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Cet article propose une analyse du film de Stéphane Brizé,  En guerre, du point de vue de sa mise en scène des discours, et singulièrement des actes de parole d’ouvriers et délégués syndicaux en lutte. Il vise à mettre en lumière la tension interne à laquelle s’attache sa dynamique filmique. D’un côté, cette dynamique est celle d’une illusion vouée à la désillusion : elle suspend la parole combattante des ouvriers à l’idéal – point de fuite,  telos et mirage – d’un sujet en qui coïncideraient enfin la parole du pouvoir et le pouvoir de la décision économique, et qui se révèlera  in fine inexistant. Mais à ce sujet inexistant font pendant, de l’autre côté, la parole intensément incarnée des ouvriers et, surtout, l’intransigeance d’un des délégués à tenir parole (et à réclamer que les autres la tiennent), comme s’il fallait qu’un au moins tienne inconditionnellement parole pour que reste ouvert un espace politique pour l’expression du conflit, espace en deçà duquel ne subsiste plus que violence destructrice et autodestructrice.

This article provides an analysis of Stéphane Brizé’s movie  At War from the point of view of its staging of speeches, and in particular the speeches of workers and union delegates in struggle. It endeavours to highlight the internal tension to which his cinematographic dynamic is attached. On the one hand, this dynamic is that of an illusion doomed to disillusionment : it submits the workers’ fighting speech to the ideal – vanishing point and mirage – of a subject in whom the word of power and the power of economic decision would finally coincide, and who would ultimately prove to be non-existent. But facing to this non-existent subject, on the other hand, there is the intensely incarnated speech of the workers and, above all, the intransigence of one of the delegates to keep his word (and to demand that the others keep it), as if it were necessary for at least one to keep his word unconditionally so that a political space for the expression of the conflict remains open, a space below which there is only destructive and self-destructive violence.

Este artículo ofrece un análisis de la película de Stéphane Brizé, En guerre, desde el punto de vista de la presentación de discursos y, en particular, de las palabras de los trabajadores y representantes sindicales en lucha. Su objetivo es resaltar la tensión interna presente en la dinámica cinematográfica de la película. Por un lado, esta dinámica presenta una ilusión condenada a la desilusión: relaciona las palabras de lucha de los trabajadores con un ideal - punto de fuga, telos y espejismo - de un tema en el que la palabra del poder finalmente coincidiría con el poder de la decisión económica, que en última instancia demostrará ser inexistente. Pero sobre este tema inexistente, existe por otro lado, la palabra intensamente encarnada de los trabajadores y, sobre todo, la intransigencia de uno de los delegados para cumplir su palabra (y exigir que los demás la cumplan), como si por lo menos UNA persona tiene que cumplir su palabra incondicionalmente para que se pueda mantener un espacio político abierto para la expresión del conflicto, un espacio debajo del cual solo se queda la violencia destructiva y autodestructiva.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en