Géométries dravidiennes : Une analyse comparative des structures matrimoniales de trois sociétés amazoniennes

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L’analyse comparative des réseaux de parenté de trois sociétés amazoniennes – les Chimane de Bolivie, les Parakanã et les Araweté du Brésil – que présente cet article vise à appréhender la morphologie globale de ces réseaux, dans lesquels la logique dravidienne opère sous différentes formes. À l’aide d’une série de techniques d’exploration des corpus mises en œuvre par le logiciel Puck, c’est l’imbrication des circuits matrimoniaux (plutôt que la récurrence plus ou moins marquée de types de mariage singuliers) qui est observée, et ce, à la lumière de l’effet combiné des règles matrimoniales et des classifications en vigueur dans chaque société. Il apparaît ainsi que des traits caractéristiques des réseaux peuvent découler des règles de mariage sans être pour autant leur « traduction » directe, mais plutôt le produit indirect de leur combinaison spécifique. L’étude des effets de « composition » des circuits amène l’article à porter une attention particulière aux chaînes multiples reliant les conjoints, aux ambivalences qui en résultent et à la façon dont celles-ci sont traitées par les intéressés. Rares chez les Chimane, constitutives du système chez les Parakanã, et simplement proliféran tes chez les Araweté, ces ambivalences témoignent de trois styles bien différents, et d’autant de variantes d’un modèle qui ne se manifeste qu’à travers ses réalisations concrètes.

This article compares the global morphology of the kinship networks of three Amazonian societies—the Chimane of Bolivia, as well as the Parakanã and the Araweté of Brazil—in which a dravidian logic takes different forms. Using exploratory techniques provided by Puck software, the authors focus not on the more or less accentuated recurrence of particular marriage types, but on the interweaving of matrimonial circuits as constrained by the classificatory and marriage rules of each society. Characteristic features of these networks are shown to follow from marriage rules, not as a direct “translation” of them, but as an indirect product of their interaction. Studying how matrimonial circuits combine with each other leads the authors to pay particular attention to the multiple kinship linkages that exist between marriage partners, to the ambivalences that result and to the way the latter are treated by those concerned. These ambivalences, rare among the Chimane, constitutive of the marriage system among the Parakanã, and simply prolific among the Araweté, bear witness to three quite different kinship styles, all of which are variants of an underlying model made manifest only through its concrete realizations.

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