2009
Cairn
Bernard Jolibert, « Les philosophies de l’histoire : Problèmes et controverses », L’Enseignement philosophique, ID : 10670/1.zr7hgk
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les « philosophies de l’histoire » prennent naissance antérieurement au siècle des Lumières, bien avant que ne s’imposent les idées de devenir des civilisations, d’évolution des espèces ou de progrès de l’esprit humain. Elles pensent l’aventure humaine de manière globale sur des modèles temporels très divers (temps circulaire, linéaire, progrès ou décadence). Mais, dans tous les cas, elles proposent un modèle de compréhension de l’histoire humaine à la fois totalisant et reposant sur un principe moteur unique. Ne dépassent-elles pas alors le strict cadre de l’Histoire entendue comme discipline prudente et très sectorisée appartenant aux sciences humaines ? Peut-on soumettre la complexité du réel à un schéma explicatif rigide et totalisant ? Telle est la question fondamentale qui se pose aussi bien au philosophe qu’à l’historien. De nombreux historiens, mais aussi des sociologues, des anthropologues et des philosophes, ont remis en question ces vastes conceptions de l’histoire, conceptions d’autant plus suspectes qu’elles souffrent souvent de difficultés internes sérieuses.