Rencontre avec Ziva Postec : « Comment j’ai monté le film Shoah, par Ziva Postec », suivi d’un entretien avec Évelyne Chauvet

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Comment faire un film de cinéma avec 300 heures d’interviews ? Comment faire parler le néant ? Comment rendre imaginable l’inimaginable ? Comment présentifier le passé ? Comment favoriser l’identification des spectateurs aux victimes ? Comment résister à ses propres émotions ? Deux années après la sortie du film Shoah de Claude Lanzmann, en août 1987, la chef monteuse Ziva Postec revient sur le travail qu’elle a effectué durant près de six années.L’entretien avec Évelyne Chauvet qui suit son texte donne une autre mesure de cette expérience éprouvante, mais vitale pour l’auteure, interroge une certaine proximité avec la méthode analytique, la resitue dans son parcours professionnel depuis Pourquoi Israël de Lanzmann en 1972, et ouvre à ses autres travaux dont la co-production et le montage en 2018 de Israël, le voyage interdit de Jean-Pierre Lledo.

How does one make a cinema film out of 300 hours of interviews ? How does one make nothingness speak? How does one render the unimaginable imaginable? How does one make the past present? How does one facilitate the identification of the spectators with the victims? How does one resist one’s own emotions? Two years after the film Shoah by Claude Lanzmann was released in August 1987, the head film editor Ziva Postec reflects on the work that she carried out for almost six years.The interview that follows her text gives another measure of this harrowing but vital experience for the author, suggests a certain proximity with the analytic method, looks back on her professional journey since Pourquoi Israël by Lanzmann in 1972 and opens out onto her other work including the co-production and montage in 2018 of Israël, le voyage interdit de Jean-Pierre Lledo.

¿Cómo se hace una película con 300 horas de entrevistas ? ¿Cómo lograr que la nada hable ? ¿Cómo volver imaginable lo inimaginable ? ¿Cómo presentificar el pasado ? ¿Cómo favorecer la identificación de los espectadores con las víctimas ? ¿Cómo resistir a las emociones de una ? Dos años después de la aparición de la película Shoah de Claude Lanzmann, en 1987, la jefa de montaje Ziva Postec vuelve al trabajo que hizo durante casi seis años. La entrevista, continuación de su texto abre otra perspectiva de esa experiencia extenuante, pero vital para la autora, e interroga cierta cercanía con el método analítico, la restituye en su recorrido profesional desde Por qué Israel de Lanzmann en 1972 y se abre a otros trabajos suyos, entre otros su coproducción y montaje en el año 2018 de Israel, el viaje prohibido de Jean-Pierre Lledo.