13 juin 2019
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Samuel Herchuelz, « À la croisée des chemins : de l’évaluation interne en prévention spécialisée », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.zsvs4k
C’est après la Seconde Guerre Mondiale que la démarche d’évaluation s’est appliquée aux politiques publiques en France. Depuis lors, la démarche d’évaluation est inscrite dans le secteur social et médico-social avec la loi 2002-02, sous la forme d’une évaluation interne tous les cinq ans et d’une évaluation externe tous les sept ans. C’est également après 1945 que la prévention spécialisée s’est développée avec la volonté d’ « aller vers » un public jeune, en mal de repères et de lui proposer un modèle socio-éducatif différent de celui de l’internat. Les pratiques professionnelles développées en prévention spécialisée demandent la prise en compte de données multiples, ce qui permet d’adapter les actions aux besoins repérés. C’est également ce qui complexifie le rendu compte des interventions et de leurs effets. De ce constat, nous nous sommes interrogés sur les représentations des éducateurs spécialisés vis-à-vis de l’évaluation interne et sur le dilemme créé par la rencontre entre une démarche socio-éducative complexe et un processus évaluatif qui vise à rendre compte de l’action, au risque de la simplification. Ainsi, nous nous sommes intéressés à la façon dont les éducateurs spécialisés s’approprient cette démarche pour en faire un outil au service de leur pratique. Pour ce faire, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs auprès d’éducateurs spécialisés et de cadres en prévention spécialisée. Les résultats de notre enquête montrent que l’appropriation de l’évaluation interne est sous-tendue par une démarche participative à co-construire le plus tôt possible avec les acteurs de terrain. Toutefois, la définition d’une méthodologie et d’un objectif travaillé et problématisé en équipe restent les préalables à la mobilisation et à l’appropriation par les acteurs de cette démarche et de ses résultats, pour qu’ils puissent y donner du sens.