2003
Cairn
Henri Chabrol et al., « Prévention et traitement des dépressions du post-partum : une étude contrôlée », Devenir, ID : 10670/1.zvnp4u
Cette étude a évalué un programme de dépistage, de prévention et de traitement des dépressions du post-partum. La version française de l’EPDS (Echelle de Dépression Post-natale d’Edimbourg ; Guedeney et Fermanian, 1998) a été utilisée pour mesurer la composante dépressive du post-partum blues chez 859 mères, pendant le séjour en clinique obstétricale. Les mères à risque de dépression du post-partum (score à l’EPDS ≥ 9) ont été réparties aléatoirement en deux groupes, un groupe de contrôle (N = 128) et un groupe de prévention (N = 113). Les intervenants étaient des étudiantes en maîtrise de psychologie, préalablement entraînées. Le groupe de prévention reçut, à la clinique, un entretien unique intégrant trois composantes, de soutien, de guidance éducative et d’aide cognitivo-comportementale. L’évolution a été surveillée par l’EPDS remplie à nouveau entre la 4e et la 6e semaine. Le groupe de prévention a montré une réduction de fréquence des dépressions, définies par un score supérieur à 11 à l’EPDS (30,2% versus 48,2% ; p < 0,01). Une évaluation par des entretiens structurés de diagnostic et de quantification de la symptomatologie comprenant la version française du Mini Neuropsychiatric Interview (MINI), l’Echelle d’Evaluation de la Dépression de Hamilton (HDRS), l’Inventaire de Dépression de Beck (BDI), a été réalisée pour les mères des deux groupes ayant un score supérieur à 11. Les mères ayant une dépression majeure ont continué dans le groupe traité (N = 18) ou dans le groupe de contrôle (N = 30). Les mères du groupe de prévention-traitement ont reçu un soutien à domicile, consistant en 5 à 8 visites, intégrait quatre composantes, de soutien, d’éducation, cognitive- comportementale et psychodynamique centrée sur l’influence de l’histoire de la mère sur la relation mère-enfant. Les intervenants ont participé à un entraînement clinique et à une supervision hebdomadaire. Toutes les mères participant à l’étude ont terminé le protocole. La comparaison des mères du groupe de prévention traitées à domicile et des mères du groupe contrôle, évaluées 5 à 8 semaines plus tard, a montré, pour le groupe traité, une fréquence élevée de rémission de la dépression : par exemple, en définissant la rémission par un score à l’HDRS inférieur à 7, le taux de rémission était de 66,6% pour le groupe de soutien et de 6,6% pour le groupe contrôle (p < 0,0001). Ce programme apparaît comme une intervention efficace ayant un degré d’acceptabilité satisfaisant, pouvant représenter une solution au problème de la fréquente non-observance des traitements prescrits dans les dépressions du post-partum.