2013
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Lê Thanh Khôi et al., « L’intraduisible en poésie vietnamienne », CNRS Éditions
La langue vietnamienne est une langue monosyllabique à six tons : deux tons plans et quatre tons obliques, ce qui la rend très musicale. La première part d’intraduisible est cette musicalité, surtout dans une langue logique, claire, mais peu musicale comme le français. Le monosyllabique est tempéré par l’existence de termes composés de deux ou trois mots dont l’ensemble a un sens différent de celui de ses éléments, tantôt renforcé, tantôt atténué. La traduction requiert donc un plus grand nombre de mots que l’original. Le rythme, de toute façon, est perdu. D’abord parce que le français est polysyllabique alors que le vietnamien, monosyllabique, dit la même chose en moins de mots. Ensuite, parce que le vietnamien a des rimes intérieures et finales. Et enfin, parce qu’il distingue les mots pleins (substantifs et verbes) et les mots vides (pronoms, adverbes, prépositions, conjonctions, etc.). Il résulte de tout cela, en vietnamien, une grande densité de l’expression, et parfois l’impossibilité de dire si le sujet de la phrase est « moi », « toi », « lui ou elle » : le pronom peut-être tout simplement omis. L’impersonnalité favorise l’expression discrète des sentiments tandis que le français met les points sur les i.