March 30, 2018
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FR-130019801 [RCR établissement]
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Une histoire orale de la Médiathèque de la MMSH [Fonds ou collection]
« A propos de la création d’une phonothèque de recherche au sein de la Médiathèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme à Aix-en-Provence », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames
Véronique Ginouvès fait des études à l’université de Provence de lettres classiques et d'histoire (licences), une maîtrise qui s’appuyait sur des entretiens enregistrés en 1982 puis elle a suivi une formation en archives et documentation à Toulouse. Elle a travaillé sur plusieurs fonds d’archives, en particulier à Montpellier au sein de l’office départemental d’actions culturelles où elle a géré un fonds patrimonial photographique, sonore et papier et à Rome, au Centre culturel français où elle gérait les archives culturelles et la bibliothèque. A son retour en France, elle se spécialise dans les archives sonores en travaillant en collaboration avec l’association Dastum avec laquelle elle travaille à la publication d’un guide de bonne pratique du catalogage des archives sonores (première diffusion 1995). Elle passe un concours au CNRS comme assistante ingénieure pour gérer les archives et les photographies du laboratoire TELEMMe en 1996. Tout est encore en analogique. Une convention existe alors entre les BnF et les laboratoires de recherche pour qu’une copie soit déposée dans les emprises de la bibliothèque. Elle copie un fonds sonore qui a été dirigé par Jean-Noël Pelen “Le pays d’Arles par ses gens”. Quelques semaines plus tard, TELEMMe qui se trouvait en sous-sol est complètement inondé. En demandant la copie du fonds à la BnF, elle obtient en retour une numérisation complète des bandes et ainsi son premier fonds numérisé. A cette période, suite à sa collaboration avec le milieu associatif, elle réussit à intégrer la phonothèque dans le réseau des pôles associés de la BnF et elle va bénéficier pendant plusieurs années d’une personne à mi-temps pour l’aider à travailler sur un fonds multilingue qui nécessite beaucoup de temps pour le catalogage et la numérisation. Le système d’organisation par entité intellectuelle et non pas par support va faciliter la dynamique. Elle se souvient que lorsqu'elle arrive à TELEMMe, une personne est chargée de taper sur une machine à écrire les fiches bibliographiques alors que les notices sont saisies sur TEXTO. Elle met rapidement un programme avec TEXTO LOGOTEL pour imprimer les fiches de façon automatique. Quand elle commence à organiser la phonothèque, Maryline Crivello lui propose de participer à la création d’un pôle image et son qui va être un lieu réflexif lui permettant d’avancer dans la problématique de l’usage des archives audiovisuelles dans les cadres académiques. Elle obtient un programme européen pour réaliser un inventaire des archives sonores de l’europe du sud qui lui a permis de créer un réseau, toujours solide aujourd’hui. Le projet de la MMSH vient s’ajouter au projet de la phonothèque, elle ne connaissait personne - ni Michel Nieto, ni Viviane Michel, ni Robert Ilbert -. Elle était surtout étonnée de ce qu’un projet d’une telle envergure ne soit pas encadré par des professionnels des bibliothèques, mais s’occupant des archives sonores, elle n’est pas intervenue, sauf sur la question du plan de classement. Dès 1999 la numérisation des archives sonores a été organisée, d’abord dans le cadre du plan national lancé par le Ministère de la culture, ensuite par la mise en place d’une plateforme technique sur site. Petit à petit des liens étroits se sont créés avec les chercheur·e·s des différents laboratoires de la MMSH, avec Annie-Hélène Dufour en particulière trop vite décédée, une des première chercheures, avec Francine Lancelot, qui a décidé de lui faire confiance pour archiver la totalité des sources de leur recherche. La base de données de la phonothèque a été mise en ligne dès le début des années 2000 en mysql, puis le logiciel Alexandrie a facilité l’accès web. Cela l’implique fortement dans la résolution des questions juridiques et éthiques et aujourd'hui plus de 4000 heures sont en ligne dans le respect des autorisations des témoins. Aujourd’hui elle est toujours heureuse de travailler, comme si son métier était chaque jour différent, et elle est impliquée dans un réseau international extrêmement fructueux. Après une coupure, les interviewers lui demandent d'évoquer le moment où elle a rédigé le plan de classement pour la Médiathèque. Elle rappelle que les responsables du projet lui avaient demandé une note à ce sujet. Leur première idée était de classer les ouvrages par format, comme on le voyait dans les bibliothèques scientifiques du type IFEAD. Elle propose un plan de classement qui s'appuie sur la classification Dewey orienté par les espaces géographiques de la méditerranée. Le plan est ensuite validé par François Larbre qui dirigeait alors la bibliothèque de droit de l'université de Provence et adopté par toute l'équipe.