Sur l'émergence de l'artisanat verrier en France méridionale au Néolithique final/Chalcolithique : une nouvelle analyse physique de la perle de Roaix (Vaucluse, France)

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2000

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Max Schvoerer et al., « Sur l'émergence de l'artisanat verrier en France méridionale au Néolithique final/Chalcolithique : une nouvelle analyse physique de la perle de Roaix (Vaucluse, France) », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2000.11052


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Résumé En Fr

Since the mid 1970s a glass bead found in the Crottes hypogeum at Roaix (Vaucluse) has been considered the oldest and best dated glass artefact in southern France. The lower level of the hypogeum where this bead was found has been radiocarbon dated to 4100 ± 140 B.P. (Gif. I620) i.e., after calibration, 3015-2207 ВС. The existence of this glass element of adornment in a level assigned to the Final Neolithic/ Chalcolithic is one of the essential arguments used by several authors in favour of the emergence of glassmaking in the South of France towards the end of the 3rd millennium ВС, rather than a testimony of imports from the Aegean or even the Near East. As the first analyses made on this bead have not been published, we considered it necessary to restudy it in Bordeaux within a research program into archaeological glass and glazes. This study involved cross-referencing different methods of analysis (optic absorption spectrometry for the colour, X-ray fluorescence for the elementary composition and X-ray diffraction for the crystalline composition). The data show that iron, with a valency of Fe3+, and Copper, with a valency of Cu2+, are responsible for the blue-green coloration, and that the elementary composition is not compatible with that of silica glass, but corresponds to an aluminium and copper phosphate, which is confirmed by the ciystallographic analysis. At the conclusion of this work, it turns out that the constituent material of this bead is not glass but turquoise. This result means that the reality of glassmaking in western Europe before the Bronze Age should be considered with greater reserve that has been the case in the recent past.

Une perle en verre mise au jour dans l'hypogée des Crottes à Roaix (Vaucluse) était considérée depuis le milieu des armées 1970 comme l'artefact en verre le plus ancien et le mieux daté de la France méridionale. En effet, le niveau inférieur de l'hypogée qui a livré cette perle a été daté par le radiocarbone à 4100 ± 140 B.P. (Gif. 1620) soit après calibration 30] 5-2207 av. J.-C. L'existence de cet élément de parure en verre dans un niveau attribué au Néolithique Final/ Chal- colithique est l'un des arguments essentiels repris par plusieurs auteurs en faveur de l'émergence d'un artisanat verrier dans le Sud de la France, à la fin du IIIe millénaire avant notre ère, plutôt que le témoignage d'importations égéennes, voire proche-orientales. Les premières analyses entreprises sur cette perle n'ayant pas été publiées, il nous a semblé nécessaire d'en reprendre l'étude à Bordeaux dans le cadre d'un programme de recherche sur les verres et les glaçures archéologiques. Cette étude a impliqué le croisement de différentes méthodes d'analyse (spectrométrie d'absorption optique pour la couleur, fluorescence de rayons X pour la composition élémentaire et diffraction de rayons X pour la composition cristalline). Les données recueillies montrent que le fer dans l'état de valence Fe3+ et le cuivre dans l'état de valence Cir+ sont responsables de la coloration bleu-vert, que la composition élémentaire n'est pas compatible avec celle d'un verre de silice, mais correspond à un phosphate d'aluminium et de cuivre, ce que confirme l'analyse cristallographique. Au terme de ce travail il s'avère que le matériau constitutif de cette perle n 'est pas du verre, mais une turquoise. Ce résultat amène donc à considérer avec davantage de réserve que dans un passé récent, la réalité d'une production verrière avant l'Âge du Bronze en Europe occidentale.

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