Variations sur un poème de Tôshô Shûgen (1391-1462) – L’esthétique japonaise « greffée » dans une forme chinoise

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28 novembre 2019

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Dans son Histoire de la littérature japonaise, Katô Shûichi explique que la littérature des Cinq-Montagnes (xiv-xve siècles) se développe sur trois générations d’auteurs. Selon lui, alors que les œuvres des première et deuxième générations se caractérisent par la seule imitation des œuvres chinoises, celles de la troisième génération marquent un retour aux thématiques japonaises, notamment à la thématique de l’amour. Dans la présente étude, nous examinons l’un de ces poèmes « de troisième génération ». Pour mettre en évidence le caractère « japonais » qui se cache dans cette œuvre de forme chinoise, nous nous référons à L’Eau et les rêves, où Gaston Bachelard définit les œuvres artistiques comme de la « nature greffée ». Lui empruntant cette métaphore, nous comparons les formes chinoises au « dessus de la greffe », ce qui nous permet de supposer qu’il existe « en dessous » une partie invisible enracinée dans la culture, la langue et la pensée japonaises. La première partie de notre étude concerne, dans ce poème, le sujet, les images, une manière de tourner la phrase. C’est l’adéquation entre le travail des images et celui du style qui constitue, pensons-nous, la singularité la plus remarquable de ce poème. Dans la deuxième partie, nous partons des analyses précédentes pour montrer que le sujet se trouve enveloppé sous trois couches de « voiles ». Nous voyons sa japonité justement dans le fait qu’il se montre par transparence et sans se nommer. En conclusion, nous montrons que la raison d’être de ce poème est de redonner de la vie et des couleurs à un sujet triste et atone. Pour le moine qui en est l’auteur (Tôshô Shûgen était le Supérieur du temple Ken’inji de Kyôto), l’enjeu de la création poétique est de dispenser au lecteur l’enseignement bouddhique en vue de son illumination.

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