Aspects sociolinguistiques du langage du tango

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25 juin 2020

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Jaqueline Balint-Zanchetta, « Aspects sociolinguistiques du langage du tango », La Bretagne Linguistique, ID : 10.4000/lbl.480


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Lorsque les enquêtes et les études sociologiques de terrain sur certains phénomènes du langage font défaut il est fréquent de les étudier à travers la littérature, c’est pourquoi la chanson de tango est l’un des corpus privilégiés pour l’étude du lunfardo (argot argentin). Le fait de concentrer en quelques couplets le maximum d’efficacité émotive, accordant aux mots des valeurs sémantiques et symboliques assez particulières et plus ou moins constantes dans le temps constitue, entre autres, un avantage non négligeable pour l’étude de ce vocabulaire populaire par ailleurs très fluctuant et instable. L’étude des textes poétiques offre aussi la possibilité d’observer la fréquence d’utilisation des lexies, les configurations lexico-thématiques, leurs redondances et leur stabilité tout au long des décennies. Cependant, l’observation du langage de la chanson de tango ne permettrait, en aucun cas, d’examiner des éléments d’une véritable expression spontanée mais seulement des aspects d’une oralité stylisée au service de ressources poétiques dont les effets émotifs sont particulièrement riches. Il s’agit donc pour l’auditeur, tout comme pour le chercheur, non pas de déchiffrer des informations plus ou moins subtiles qui se rapporteraient à des locuteurs « réels » ou de céder à la tentation du langage en tant que « miroir » de la société, mais plutôt d’étudier ces phénomènes langagiers en tant que représentations à l’intérieur d’un système plurisémiotique complexe tel que la chanson. Nous examinerons ces questions à travers quelques exemples de tangos en tenant compte des conditions dans lesquelles se réalise l’acte d’énonciation - performance chantée - et la réception des messages verbaux. 

In cases where there have been few or no sociological field surveys or studies conducted on a particular language phenomenon, it is often studied through literature. Tango songs are one of the sources of choice for the study of lunfardo (an Argentine argot). The fact that a maximum emotive effectiveness is concentrated in just a few verses, giving the words quite specific and enduring semantic and symbolic values, presents a significant advantage for the study of this working-class argot, which is otherwise highly unstable and subject to change. Studying poetic texts also offers the possibility of observing changes in lexico-thematic configurations, frequency of lexical items and lexical redundancy and stability over the decades. However, the language of tango songs in no way constitutes genuine spontaneous expression. The songs present aspects of a stylised orality that is used as a tool in poetic resources with particularly rich emotional effects. The researcher, and indeed the listener, must therefore not try to decipher subtle information supposedly relating to ‘real’ speakers or give in to the temptation of seeing language as a ‘mirror’ of society. These linguistic phenomena should be seen purely as representations within the complex plurisemiotic system that is song. Drawing on some examples of tango songs, we will examine these questions, taking into account the circumstances of the act of utterance – a sung performance – and the reception of the oral message.

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