10 novembre 2020
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William Marx, « Paradoxes de la vérité littéraire », Revue italienne d’études françaises, ID : 10.4000/rief.6222
Le discours littéraire ne paraît pas pouvoir satisfaire strictement à l’exigence de vérité, si l’on considère celle-ci comme l’adéquation d’un discours à la réalité. Dans le meilleur des cas, la littérature ne pourrait proposer qu’une promesse de vérité. Or, une telle conception du rapport de la littérature avec la vérité a une histoire, que l’on peut reconstituer de façon non exhaustive sous la forme de cinq étapes emblématiques, ou cinq paradoxes. Depuis Platon, pour qui le postulat de la non-vérité définit la littérature elle-même, jusqu’à Paul Valéry, pour qui la vérité de la littérature n’est impossible à voir que parce qu’elle est aveuglante, en passant par Aristote, Thomas d’Aquin et Edgar Allan Poe, nombreux et surprenants sont les retournements de la notion de vérité littéraire. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, et il est certain que longtemps encore le tourniquet de la promesse de vérité continuera de tourner.