17 mai 2022
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Danielle Risterucci-Roudnicky, « La « fonction palimpseste » du texte traduit », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.3185
Envisager la traduction comme un acte de création littéraire inscrit dans le texte ou dans ses marges par la volonté de l’auteur : tel est le point de départ de cette réflexion sur la traduction culturelle. La traduction, perçue comme prolongement virtuel ou accompli de l’écriture, révèle le palimpseste qu’est tout texte littéraire. Par transparence, l’auteur voit le double ou les doubles traduits, anticipe ces lectures à venir, les infléchit ou les libère. Cette parole auctoriale entre le texte et sa traduction définit la fonction spécifique qui lie de manière créatrice le texte à l’opération de traduction ou à sa représentation dans la fiction : nous l’avons nommée la « fonction palimpseste ». De la position de cette parole dépend la nature de cette fonction : située dans les marges du texte, la parole auctoriale affirme la « fonction palimpseste externe » du texte en traduction ; inscrite dans la fiction et la poétique du texte, elle dessine des figures nouvelles qui attestent la richesse de « la fonction palimpseste interne » du texte traduit ; placée de manière hybride, entre le centre et la périphérie du texte, elle libère les pouvoirs spéculaires du texte traduit.