La réussite des élèves à besoins éducatifs particuliers : une menace pour le statu quo ?

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13 septembre 2022

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BEP

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Arnaud Stanczak et al., « La réussite des élèves à besoins éducatifs particuliers : une menace pour le statu quo ? », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.gs1z6y


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L’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers (BEP), malgré une réelle volonté politique devant la favoriser, reste difficile à mettre en place (Lambert & Frederickson, 2015). Dans nos travaux, nous proposons qu’une des explications à cette difficulté se trouve en partie, dans le fait qu’elle serait incompatible avec la norme de méritocratie en vigueur à l’école (Khamzina et al., 2021). Plus précisément, nous proposons qu’un élève à BEP qui bénéficie d’aménagements pédagogiques (e.g., un tiers-temps) lors d’évaluations et qui montre de bonnes performances puisse paradoxalement ne pas être évalué positivement. Cet effet de « backlash » (Rudman et al., 2012) serait provoqué par la perception de rupture du principe d’égalité, prévalant sur celui d’équité.Dans un pré-test et deux études pré-enregistrées , nous testions spécifiquement l’hypothèse selon laquelle la compétence d'un élève à BEP bénéficiant d’un aménagement lors d’une évaluation serait jugée plus sévèrement que celle d’un élève ordinaire avec un même niveau de performance à l’évaluation (Rohmer & Louvet, 2012). On s’attendait également à ce que le jugement varie selon l’aménagement proposé (i.e., utilisation d’une aide par ordinateur ou réduction de la longueur de la tâche).Dans le pré-test, 86 tout-venant devaient juger la compétence d’un élève ayant réussi la dictée de l’épreuve du diplôme national du brevet. Cet élève était soit présenté comme ayant des BEP (i.e., dyspraxie) ou non. Les résultats montrent que le premier était jugé moins compétent que le second, indépendamment du type d’aménagement.Dans notre première étude, 104 enseignants en formation évaluaient consécutivement deux dictées, une produite par un élève ordinaire et l’autre par un élève à BEP, puis jugeaient la compétence des élèves. Les résultats suggèrent que l’élève à BEP ayant bien réussi la dictée « réduite » est perçu comme moins compétent que son pair ordinaire. Cette différence n’apparait pas quand la dictée était réalisée à l’ordinateur. Une seconde étude, en cours, cherchera à répliquer ces effets en introduisant une condition de saillance du « backlash », c’est-à-dire une réussite soit équivalente soit supérieure à celle de l’élève ordinaire). Ces résultats, bien que préliminaires, soulèvent l’importance de la question de l’évaluation et du besoin d’égalité au sein de l’école inclusive et nous invitent à poursuivre nos recherches afin de mieux comprendre les dynamiques de jugements des élèves à BEP et les freins à la mise en place d’une école pour tous.

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