2012
Cairn
Jacques T. Godbout, « Celle qui donne tout ? », Revue du MAUSS, ID : 10670/1.kz0066
Dans cet extrait de L’Esprit du don, reproduit à l’occasion de la publication de ce numéro, Jacques T. Godbout relève une certaine ambivalence des mouvements de libération des femmes. Légitimement soucieuses de ne pas être enfermées et cantonnées dans la sphère domestique, sous la domination au moins économique d’un homme, les femmes aspirent à s’en libérer en accédant toujours plus massivement au travail salarié. Cette subordination économique, dénoncée par le marxisme comme une aliénation, apparaît alors comme une libération. Mais ne risque-t-elle pas de faire perdre une partie du rapport spécifique des femmes au don ? Quelles femmes ne sont-elles pas tiraillées entre ces deux exigences ? Ne faudrait-il pas, du coup, demande Jacques Godbout, reconnaître que d’autres choix sont possibles et valorisants que la seule subordination aux valeurs marchandes et utilitaristes ?