« Je ne bouge » : Montaigne ou l’arrêt tonique de la pensée

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Montaigne déconstruit l’association morale entre immobilité et paresse en travaillant la limite indécise séparant l’arrêt du mouvement, le vice de la vertu. Dans son régime de vie et de pensée, il esquisse l’anthropologie d’un sujet à la fois constant et changeant, infatigablement dormart et nonchalamment actif, traversant les impératifs moralisants de la médecine et de la théologie sans s’y ranger. Il développe ainsi un véritable art de la résistance à la gravité des idées reçues, où l’activité passive n’est pas servitude volontaire, mais abandon réfléchi.

Montaigne deconstructs the moral association between immobility and laziness by working on the indecisive limit separating standstill from movement, vice from virtue. In his regime of life and thought, he sketches the anthropology of a subject who is both constant and changeable, tirelessly dormart and nonchalantly active, traversing the moralizing imperatives of medicine and theology without falling in line. He thus develops an art of resistance to the gravity of received ideas, where passive activity is not servitude volontaire but thoughtful abandonment.

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