2024
Cairn
Dominique Brancher, « « Je ne bouge » : Montaigne ou l’arrêt tonique de la pensée », Littératures classiques, ID : 10670/1.l62woa
Montaigne déconstruit l’association morale entre immobilité et paresse en travaillant la limite indécise séparant l’arrêt du mouvement, le vice de la vertu. Dans son régime de vie et de pensée, il esquisse l’anthropologie d’un sujet à la fois constant et changeant, infatigablement dormart et nonchalamment actif, traversant les impératifs moralisants de la médecine et de la théologie sans s’y ranger. Il développe ainsi un véritable art de la résistance à la gravité des idées reçues, où l’activité passive n’est pas servitude volontaire, mais abandon réfléchi.