2015
Cairn
Thomas Schlesser, « Gustave Courbet, une pornographie à énigmes », Romantisme, ID : 10670/1.new1ds
Courbet pornographe ? Voilà qui relèverait du pléonasme depuis que L’Origine du monde, tableau inconnu en son temps, est devenu une nouvelle Joconde surmédiatisée ces deux dernières décennies. Il convient cependant, pour mesurer plus justement la teneur de cette pornographie, d’en revenir à une mise en contexte. Comment donc Courbet a-t-il pu être tout à la fois l’artiste hédoniste de la « pornotopie » et avoir été présenté par un de ses plus fidèles alliés — Proudhon — comme un moralisateur, châtiant les déviances morales de son temps ? On trouvera des explications à cette apparente contradiction en revenant sur les stratégies visuelles du peintre réaliste. On pourra également aborder certaines découvertes récentes, extrêmement stimulantes, quant à ses obsessions homosexuelles. L’article prend pour corpus à la fois les tableaux licencieux les plus marquants de Courbet — Les Baigneuses, le Sommeil — mais aussi ses nus et la très étrange Hallali du cerf.