De l’histoire aux sciences sociales : morts, rites et transition

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Publiée en 1907, la « Contribution à une étude sur la représentation collective de la mort » de Robert Hertz, jeune disciple d’Émile Durkheim et de Marcel Mauss, a joué un rôle fondateur dans l’élaboration d’une anthropologie des pratiques funéraires, en rupture avec la « religion des morts » entretenue par les historiens du XIXe siècle. Considérant tout à la fois les rapports entre le corps et l’âme des défunts et les relations entre le monde des vivants et celui des morts, Hertz s’intéresse à la fonction sociale des rites funéraires qu’il envisage comme des processus « transitionnels ». Ce chapitre en analyse les différents éléments et évoque la parenté entre l’analyse mise au point par Hertz et la notion de « rite de passage » que propose Arnold Van Gennep en 1909, en replaçant l’œuvre de ces auteurs dans le contexte des deux premières décennies du XXe siècle. Il tente en outre d’expliquer la réception des travaux de Hertz et de Van Gennep à partir des années 1970 et 1980, d’abord chez les anthropologues anglo-américains, puis chez les archéologues et enfin chez les historiens.

Published in 1907, the “Contribution à une étude sur la représentation collective de la mort” by Robert Hertz, a young disciple of Émile Durkheim and Marcel Mauss, played a founding role in the elaboration of an anthropology of funerary practices, breaking with the “religion of the dead” maintained by 19th century historians. Considering both the relationship between the body and the soul of the deceased and the relationship between the world of the living and that of the dead, Hertz is interested in the social function of funerary rites, which he sees as “transitional” processes. This chapter analyses the different elements and evokes the kinship between the analysis developed by Hertz and the notion of “rite de passage” proposed by Arnold Van Gennep in 1909, placing the work of these authors in the context of the first two decades of the 20th century. It also attempts to explain the reception of Hertz’s and Van Gennep’s work from the 1970s and 1980s onwards, first among Anglo-American anthropologists, then among archaeologists and finally among historians.

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