27 octobre 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michel Lauwers, « De l’histoire aux sciences sociales : morts, rites et transition », Publications de l’École française de Rome, ID : 10670/1.y3rvqy
Publiée en 1907, la « Contribution à une étude sur la représentation collective de la mort » de Robert Hertz, jeune disciple d’Émile Durkheim et de Marcel Mauss, a joué un rôle fondateur dans l’élaboration d’une anthropologie des pratiques funéraires, en rupture avec la « religion des morts » entretenue par les historiens du XIXe siècle. Considérant tout à la fois les rapports entre le corps et l’âme des défunts et les relations entre le monde des vivants et celui des morts, Hertz s’intéresse à la fonction sociale des rites funéraires qu’il envisage comme des processus « transitionnels ». Ce chapitre en analyse les différents éléments et évoque la parenté entre l’analyse mise au point par Hertz et la notion de « rite de passage » que propose Arnold Van Gennep en 1909, en replaçant l’œuvre de ces auteurs dans le contexte des deux premières décennies du XXe siècle. Il tente en outre d’expliquer la réception des travaux de Hertz et de Van Gennep à partir des années 1970 et 1980, d’abord chez les anthropologues anglo-américains, puis chez les archéologues et enfin chez les historiens.