Documents écrit par Carlotta Mozzana (3) | parle de Carlotta Mozzana (0)

Laura Centemeri et al. (2024)
Lavinia Bifulco et al. (17 janv. 2022)
: Ce rapport de recherche présente un cadre institutionnaliste sophistiqué pour analyser l'action publique, en se concentrant sur l'interaction de la normativité et de la rationalité dans les politiques sociales. Réalisée au sein du Centre de recherche sur la sociologie de l'action publique de l'Université de Milano-Bicocca, elle fait progresser le concept des « institutions en action » en abordant la densité normative et les dimensions stratégiques des domaines politiques. Elle vise à combler la dichotomie entre les normes et les acteurs, en offrant une nouvelle perspective pour examiner les pratiques des institutions publiques et leurs impacts sur la gouvernance sociétale et les capacités individuelles.Contributions clés et fondements théoriques :Dynamique institutionnelle : le rapport critique les approches institutionnalistes traditionnelles en mettant l'accent sur l'interdépendance entre les normes et les acteurs, en s'inspirant de la rationalité limitée d'Herbert Simon, du cadre des capacités d'Amartya Sen et de la théorie culturelle de Mary Douglas.Normativité et action : Les politiques sont considérées comme des champs dynamiques où les normes sont promulguées, contestées et redéfinies, soulignant leurs dimensions symboliques et cognitives. Cette approche intègre les « grammaires de justification » de Boltanski et Thévenot au cadre des règles institutionnelles d'Ostrom.- Processus cognitifs et organisationnels : l'attention simultanée portée aux cadres cognitifs et à la coordination organisationnelle explore la façon dont les politiques façonnent et sont façonnées par les interactions entre de multiples parties prenantes, y compris les bénéficiaires, les bureaucraties et les acteurs du troisième secteur.Approche méthodologique innovante :Les dispositifs politiques en action : La recherche identifie les dispositifs politiques, c'est-à-dire des outils normatifs tels que les règlements, les contrats et les normes, comme étant essentiels pour comprendre comment l'action publique est institutionnalisée. En analysant leurs composantes cognitives et organisationnelles, l'étude met en lumière leur rôle dans la structuration des interactions et dans l'habilitation ou la limitation de l'action individuelle et collective.Une grille d'analyse empirique en quatre niveaux examine :- les positions des bénéficiaires (individualisation vs collectivisation).- les formes d'organisation des organisations à but non lucratif (adhésion ou gestion) ;- la coordination inter-organisationnelle (agrégation vs. intégration).Les structures de gouvernance (négociation ou argumentation).Conclusions et applications :Capacités d'expression : l'étude met en évidence les conditions dans lesquelles les bénéficiaires des politiques peuvent exprimer leur voix, contribuant ainsi à la conception et à la mise en œuvre des politiques qui affectent leur vie.Innovations démocratiques : en opposant des exemples de régimes de protection sociale en Italie, tels que les approches managériales de la Lombardie aux structures participatives du Frioul, la recherche souligne la façon dont les dispositifs politiques influencent les habitudes démocratiques et la citoyenneté.Implications pratiques : des recommandations sont formulées pour améliorer l'efficacité des politiques favorisant une gouvernance inclusive, en particulier dans les programmes locaux d'aide sociale et d'insertion professionnelle destinés aux groupes marginalisés.Pertinence et impact : ce travail contribue au discours plus large sur la sociologie des institutions, en offrant une compréhension nuancée de la façon dont l'action publique fonctionne à l'intersection des normes, du pouvoir et de l'agence. Il est particulièrement précieux pour les chercheurs et les décideurs politiques qui cherchent à concevoir des politiques sociales équitables et participatives, en veillant à ce que les dispositions institutionnelles favorisent à la fois les libertés individuelles et les capacités collectives.En vue de sa diffusion, ce rapport invite les décideurs, les universitaires et les praticiens dans les domaines de la sociologie, de la gouvernance et de l'administration publique à s'engager. Il s'inscrit également dans le cadre plus large du projet CAPRIGHT, qui vise à faire progresser les cadres de travail axés sur les capacités en vue de la justice sociale.
Lavinia Bifulco et al. (2007)