Le nom « mustèrion » a pour signification fondamentale la notion de secret. S’il se trouve très tôt associé au domaine religieux pour désigner des rites athéniens sous le nom de « mystères » d’Eleusis, à partir de l’époque médiévale la « mystique » servira à désigner une expérience religieuse personnelle mettant au défi les capacités du langage à l’exprimer ou à la représenter.C’est sous ce second aspect que la « mystique » nous apparaît aujourd’hui. En effet, nous ne voulons pas aborder la mystique sous son aspect religieux ou communautaire, mais en ce qu’elle décrit une expérience individuelle et dans la seule perspective de son expression langagière et esthétique. Elle nous intéresse donc en ce qu’elle intervient dans une dynamique, d’une part, de création littéraire et artistique, d’autre part, de renouvellement et de réécriture au fil de l’histoire.