1988
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Jean Gaffard, « La Théorie Générale de Keynes : une lecture hicksienne », Cahiers d'Économie Politique (documents), ID : 10.3406/cep.1988.1056
La Théorie Générale de Keynes représente un changement radical de méthode. La nature de ce changement est discutée dans une perspective hicksienne. En effet, nous prenons en considération, d'abord, ce que Hicks appelle une théorie de la période unitaire, ensuite, ce qu'il appelle une théorie de la continuation. Du point de vue de la théorie de la période unitaire, le changement le plus révolutionnaire tient dans l'usage de la méthode des anticipations qui implique que demandes et offres sont considérées comme étant déterminées non seulement par les goûts et les ressources mais aussi par les anticipations : l'analyse d'équilibre peut être utilisée non seulement dans des conditions statiques, mais même dans le monde réel en déséquilibre. Cependant, du point de vue de la théorie de la continuation, la manière rigoureuse d'interpréter l'analyse de Keynes est de considérer les seules solutions stationnaires qui impliquent des stocks stationnaires ou des stocks augmentant tous à un taux commun. Dès lors la théorie de la continuation de Keynes repose sur l'hypothèse que les anticipations de courte période sont toutes réalisées et doivent donc être ajustées aux changements des anticipations de longue période.