1992
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Jacques Flamant, « Macrobe : une langue philosophique? », Publications de l'École Française de Rome, ID : 10670/1.v87glj
Macrobe est un écrivain très conscient des exigences d'une langue philosophique. Se proposant d'éclairer le Songe de Scipion de Cicéron à la lumière du néoplatonisme grec d'un Porphyre, il s'efforce d'adapter la langue philosophique latine au cadre et aux concepts d'une nouvelle métaphysique. Curieusement il se sépare de Plotin en refusant de recourir au mythe pour traiter des plus hauts niveaux de l'Être, l'Un et l'Intellect, probablement parce qu'il recherche avant tout une expression rigoureuse, précise et univoque des concepts philosophiques. Ainsi animus et anima - que Cicéron n'hésite pas à employer l'un pour l'autre - correspondent rigoureusement chez lui, le premier au Νούς, le second à la ψυχή de la hiérarchie plotinienne. En un sens - le meilleur - sa langue philosophique annonce la précision de l'outil que forgeront ses lointains admirateurs de la scholastique médiévale.