John F. Kennedy and the building of a myth : with History the Final Judge of our Deeds

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Ce mémoire de recherche en études anglophones propose de s’intéresser au 35e président des États-Unis d’Amérique – John Fitzgerald Kennedy – et plus précisément à la question de la construction du mythe « JFK » dans la culture américaine. Figure emblématique du siècle dernier, John F. Kennedy figure maintenant au panthéon des présidents américains. Près de soixante ans après sa mort prématurée, tous les américains ou presque semblent s’accorder sur la part mythique d’un homme d’État qui n’aura pourtant gouverné que mille jours. Des sources foisonnantes sur sa vie ayant fait de certaines biographies de véritables « best-sellers », en passant par l’image d’un défendeur des libertés occidentales face à l’autoritarisme d’un ogre rouge soviétique, au mythe de la Nouvelle Frontière ou à un discours inaugural qui fera date, le mythe Kennedy semble être omniprésent. À la fois homme de lettres, père de famille, militaire, et homme politique, Kennedy semble posséder des identités multiples mais incarne paradoxalement une seule et même vision dans l’imaginaire collectif. Il est, pour le peuple américain, un référent historique et dans une certaine mesure, universel. Son image parle à tout le monde et le monde parle encore de lui aujourd’hui. Le peuple américain garde en tête l’image d’un président à la hauteur de la position qu’il occupait, mais a parfois du mal à spécifier les raisons qui font de John F. Kennedy une entité mythique. Bien qu’évoquant l’idée de « vide », ce manque de matière quant à l’explication du mythe lui-même reste pourtant bel et bien constitutif de l’aura qui entoure Kennedy encore aujourd’hui. Ce mythe n’apparait ni ne disparait ; il est là. De fait, il incarne son caractère mythique précisément quand il n’est plus considéré comme tel ; quand il devient partie intégrante de la culture d’une nation et de la conscience collective qui traverse chaque individu. Le mythe tire son pouvoir du fait qu’il n’est plus considéré comme tel. Figure historique prenant la forme d’un véritable livre ouvert et devenu l’un des symboles de « l’Americana », Kennedy reste paradoxalement un personnage au combien déconcertant, énigmatique et mystérieux qui suscite encore de vives discussions. Cette étude visera à démontrer l’ampleur du pouvoir pénétrant du mythe Kennedy dans la culture américaine. Ce mémoire de recherche prendra la forme d’une étude divisée en trois axes. Le premier s’attardera à comprendre les mécanismes inhérents au milieu ayant vu la naissance et le développement de Kennedy. Entre atouts et faiblesses, nous verrons comment les origines sociales, ethniques et religieuses de Kennedy ont joué un rôle clef dans le développement du mythe. Dans un second temps, nous nous pencherons sur la construction de l’image – presque de marque – de John F. Kennedy. De sa participation à la Seconde Guerre Mondiale dans le Pacifique en passant par ses nombreuses publications lui forgeant une réputation d’homme de lettres après un passage à Harvard, à sa campagne présidentielle haute en couleur, la construction de son image publique culmine avec son accession à la présidence américaine. Dans un troisième et dernier temps, nous nous pencherons sur le passage de l’image d’un homme d’État vers celui d’un véritable mythe. Défenseur des libertés, héritier d’une longue lignée d’homme d’États américains, mais aussi un président donnant l’image d’un mari parfait accompagné de sa femme « Jackie », John F. Kennedy rentre définitivement dans l’histoire immatérielle américaine lors de son tragique assassinat à Dallas en 1963. Mort prématurée laissant à une nation orpheline le goût d’un futur inachevé, le premier assassinat filmé d’un président américain et le rôle important des médias a posteriori verra l’émergence de nombreuses théories du complot, ne faisant que renforcer l’image mythique du président déchu. Kennedy est dans toutes les têtes et le restera à jamais. Il est l’Amérique, « l’Americana » elle-même. Il n’est plus une simple figure dans la culture populaire ou un homme d’État ; Kennedy atteint le statut de mythe.