12 janvier 2024
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Bernard Andrieu, « Écrire sa syphilis », Presses universitaires de Provence, ID : 10670/1.7m8zms
Nietzsche est ainsi victime d’une crise de démence en plein Turin : il enlace l’encolure d’un cheval que son cocher vient de fouetter violemment et s’effondre en sanglots. Jusqu’à sa mort, survenue le 25 août 1900, il ne recouvrera jamais pleinement ses esprits. Ce qui a été interprété comme un effondrement qui aurait été soudain est le lent travail de modification des conditions de son corps vivant qui, après la syphilis contractée chez des prostituées, aura entamé progressivement ses capacités créatrices. Mais cette influence n’est pas seulement à comprendre comme une altération des facultés cognitives et affectives mais comme un travail interne dans les thèmes de 1888-1889 que sont Ecce homo et ses réflexions sur la maladie morale.