Arbres de sagesse et arbres de paradis dans l’iconographie de l’Inde ancienne

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Edith Parlier-Renault, « Arbres de sagesse et arbres de paradis dans l’iconographie de l’Inde ancienne », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.cvn3zd


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Dans le Mahājanaka jātaka, le héros sent s’éveiller sa vocation monastique à la vue de deux arbres voisins : l’un, couvert de fruits, a été saccagé, l’autre, uniquement paré de son feuillage, a été préservé de ce sort. Le Bodhisattva y lit une allégorie de sa condition : les plaisirs liés à son statut de roi ne peuvent que causer sa perte ; il en tire la conclusion qu’il vaut mieux ne pas produire de fruits, autrement dit se retirer dans l’ascèse. Une dichotomie analogue semble bien se retrouver dans l’iconographie indienne : l’arbre dépourvu de fruits y paraît réservé aux figures de sage et de maître, qu’il s’agisse du Buddha ou de Śiva Dakṣiṇāmūrti, qu’ils soient assis sous le pippal (ficus religiosa/aśvattha) ou le banyan (ficus indica/vaṭa/nyagrodha), deux arbres dont le caractère sacré remonte aux textes védiques, tandis qu’en revanche l’arbre qui porte des fruits, - pratiquement toujours le manguier dans les images-, connote le plaisir et la fécondité, et se voit généralement associé aux divinités de la nature (yakṣa et yakṣiṇī). Entre les deux se situe cependant l’arbre couvert de fleurs, -aśoka, kadamba, patala ou autre variété- souvent attribué aussi aux yakṣiṇī, mais parfois également à tel Buddha ou Bodhisattva, à tel Jina, symbole tour à tour de la fugacité des apparences et de la perfection spirituelle, mais aussi offrande et hommage de la nature aux êtres libérés. Dans les premiers monuments du bouddhisme, à Bhārhut et Sāncī, et jusqu’au VIème siècle environ, l’arbre remplit souvent un rôle de signe iconographique, tandis qu’il tend à devenir plus tard simple motif décoratif. S’écartant parfois de la lettre des textes, la sculpture semble avoir traité fleurs, fruits ou feuillage comme des indices qui prennent leur sens dans leur relation respective et leur contexte. Dans cette communication nous examinerons à travers quelques exemples significatifs comment les différentes espèces d’arbres se répondent, au sein d’un même système symbolique, voire d’une religion à l’autre.

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