Au nom du père. Engagement et désengagement d’une fille de dirigeant du Parti communiste français

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2024

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  • 20.500.13089/122ot
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Catherine Leclercq, « Au nom du père. Engagement et désengagement d’une fille de dirigeant du Parti communiste français », Enfances Familles Générations


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Cadre de la recherche : En France, dans le bassin minier du Pas-de-Calais, le Parti communiste s’est structuré en politisant les communautés locales. En investissant les familles, il a rendu possible des socialisations politiques « au berceau ».Objectifs : Cet article propose de mettre l’accent sur le rôle de l’appartenance familiale dans la formation et la transformation des positionnements politiques.Méthodologie : À partir d’un entretien biographique mené avec une ancienne militante du Parti communiste français (PCF) dans un site et un contexte historique spécifiques, il s’agit de reconstituer une trajectoire qui éclaire les mécanismes d’attachement puis de détachement partisan.Résultats : Irène Delvaux, née en 1936 dans le bassin minier du Pas-de-Calais, où le PCF renforce alors son influence, est une communiste « native » : venue au monde dans une famille engagée, sa socialisation militante s’amorce avec sa socialisation primaire. Fille d’un ouvrier des mines devenu dirigeant syndical, cadre et dirigeant communiste, puis député et maire, elle hérite d’une politisation « rouge ». Si elle qualifie, a posteriori, le contexte de sa jeunesse de « stalinien » et « sectaire », son récit est marqué par une admiration sans limite pour son père, qu’elle décrit comme un autodidacte dévoué et un militant exemplaire. Devenue employée municipale, elle s’investit à la « base » du parti et adopte ses politiques d’« ouverture ». Dans les années 1990, cette position la place en porte-à-faux avec l’orientation politique fédérale. Si ce désaccord contribue à sa rupture avec le PCF en 1996, le sentiment de non-reconnaissance de son père par les responsables locaux précipite son exit.Conclusion : Cette trajectoire de femme communiste, en s’inscrivant dans des logiques indissociablement socio-historiques et affectives (formation d’un personnel politique ouvrier, évolutions stratégiques et divisions partisanes, loyauté à un père incarnant l’autorité domestique autant que politique, succession des générations dans les dynasties communistes, gestion de l’héritage), éclaire les manières dont les liens familiaux affectent le lien partisan, et réciproquement.Contribution : Inscrit dans une entreprise d’histoire orale, ce texte est une contribution à la sociologie de la socialisation.

Reseach framework: In France’s Pas-de-Calais coalfield, the Communist Party structured itself by politicizing local communities. By investing in families, it made possible “native” political socialization.Objectives: This article focuses on the role of family ties in shaping and transforming political involvements. Methodology: Thanks to a biographical interview with a former French Communist Party (FCP) activist in specific site and historical context, the aim is to reconstruct a trajectory which sheds light on the mechanisms of partisan attachment and then detachment.Results: Irène Delvaux, born in 1936 in the Pas-de-Calais coalfield, where the FCP was strengthening its influence at the time, is a “native” communist: born into a committed family, her militant socialization began with her primary socialization. Daughter of a mineworker who became a trade union leader, a Communist executive and leader, then a member of parliament and mayor, she inherited a “red” politicization. Although she describes the context of her youth as “stalinist” and “sectarian” in retrospect, her story is marked by boundless admiration for her father, whom she describes as a devoted self-taught man and exemplary activist. Having become a municipal employee, she got involved with the party’s “base” and adopted its “openness” policies. In the 1990s, this position put her at odds with federal political direction. While this disagreement contributed to her break with the FCP in 1996, the feeling of non-recognition of her father by local activists precipitated her exit.Conlusion: This trajectory of a Communist woman, which is inextricably bound up with socio-historical and affective logics (formation of a working-class political staff, strategic developments and partisan divisions, loyalty to a father who embodied domestic as well as political authority, succession of generations in Communist dynasties, inheritance management), sheds light on the ways in which family ties affect the partisan bond, and vice versa.Contribution: As part of an oral history project, this text is a contribution to the sociology of socialization.

Marco de la investigación: En Francia, en la cuenca minera de Pas-de-Calais, el Partido Comunista se estructuró politizando a las comunidades locales. Entrando en las familias, hizo posible una socialización política “nativa”.Objetivos: Este artículo propone enfatizar sobre el papel de la afiliación familiar en la formación y transformación de posiciones políticas.Metodología: A partir de una entrevista biográfica realizada con una ex activista del Partido Comunista Francés (PCF) en un lugar y un contexto histórico específicos, el objetivo es de reconstruir una trayectoria que informa los mecanismos de compromiso partidista y luego de desafiliación.Resultados: Irène Delvaux, nacida en 1936 en la cuenca minera de Pas-de-Calais, donde el PCF fortaleció su influencia, es una comunista “nativa”: nacida en una familia comprometida, su socialización militante comenzó con su socialización primaria. Hija de un trabajador minero que llegó a ser dirigente sindical, ejecutiva y dirigente comunista, luego diputada y alcaldesa, heredó una politización “roja”. Si, en retrospectiva, describe el contexto de su juventud como “estalinista” y “sectaria”, su historia está marcada por una admiración ilimitada por su padre, a quien describe como un devoto autodidacta y un activista ejemplar. Tras convertirse en empleada municipal, se involucró en la “base” del partido y adoptó sus políticas de “apertura”. En la década de 1990, esta posición la puso en desacuerdo con ladirección política federal. Si este desacuerdo contribuyó a su ruptura con el PCF en 1996, el sentimiento de no reconocimiento de su padre por parte de los activistas locales precipitó su salida.Conclusiones: Esta trayectoria de una mujer comunista, al ser parte de lógicas inseparablemente sociohistóricas y afectivas (formación de un estado mayor obrero, desarrollos estratégicos y divisiones partidistas, lealtad a un padre que encarna tanto la autoridad doméstica como política, sucesión de generaciones en las dinastías comunistas, gestión de la herencia), arroja luz sobre las formas en que los vínculos familiares afectan los vínculos partidistas, y viceversa.Contribución: Situado en una perspectiva de historia oral, este texto es una contribución a la sociología de la socialización.

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