Il faut un corps pour aller à Dieu

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Pourquoi Pascal, qui représente notre appareil cognitif par la partition double du cœur et de l’esprit dans presque toute son œuvre, fait-il entrer le corps dans ses célèbres « trois ordres », au sein de la liasse « Preuves de J.-C. » des Pensées ? Ces localisations n’ont rien d’ontologique. Ce sont des « topiques », des lieux figurés élaborés selon les besoins du contexte. Pour décrire ce que l’humain peut connaître naturellement, il suffit d’un esprit recevant les données premières d’un cœur. Mais pour aller vers un Dieu que nous ne « connoissons que par J.C. », il faut un corps capable de se mettre en route dans la perspective glorieuse de la charité. Le cœur, commun à l’ensemble des topiques pascaliennes, est le lieu figuré permettant le basculement de la géométrie naturelle à la géométrie surnaturelle du Royaume.

Why does Pascal, who represents our cognitive system by the double division of heart and mind in almost all of his work, include the body in his famous “three orders” in the “Proof of J.C.” section of the Pensées? There is nothing ontological about these locations. They are “topics”, figurative places elaborated in accordance with the context’s needs. To describe what humans can know naturally, all that is needed is a mind that receives the primary data from a heart. But to go towards a God that we “know only by J.C.”, we need a body capable of setting out in the glorious perspective of charity. The heart, which is common to all Pascalian topics, is the figurative place enabling the switch from natural geometry to the supernatural geometry of the Kingdom.