Wild boar seasonality, hunting-strategies and techno-economic utilizations

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2024

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  • 20.500.13089/129ku
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Jean Vigne et al., « Wild boar seasonality, hunting-strategies and techno-economic utilizations », CNRS Éditions


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Résumé En Fr

This chapter gathers and combines different types of archaeozoological information for documenting the strategies, techniques and practices for the acquisition and material use of wild boar –the only large mammal available to the late PPNA Klimonas villagers. A pilot study of the stable oxygen and carbon isotopes suggests late winter/early spring births and excludes open landscape and dense forest covers. Based on the male and female canine count and the mixture analyses of osteological measurements, the sex ratio appears to slightly favour females (under 24–30 months) and old males (71%). Only one very young foetal bone was found. Age-at-death profiles are homogeneous across the site, except in the Communal building (St 10). Here we notice an extra peak at 6–19 months, likely related to symbolic practices (chap. 31). All the other age profiles point to the same low selective culling strategy, with an apparently deliberate intention to spare individuals under six months. Compared with the middle A2 phase at Shillourokambos (c. 7600–7400 cal BC), where pig rearing is well attested, the wild boar acquisition strategy at Klimonas clearly refers to hunting. This activity focused on groups of animals, either family or subadult groups. Together with modern comparisons, the age-at-death profiles suggest that the hunting season lasted from the end of summer until the beginning of winter. The fact that all the body parts were brought back to the site suggests that the hunting grounds were located close to the village. Hunting appears to have been a well-mastered seasonal activity. Altogether, excepting the presence of only one ungulate species, the meat and fat procurement at Klimonas did not differ from that of all the other Late PPNA sites of Southwest Asia.

Ce chapitre rassemble et combine différents types d’informations archéozoologiques contribuant à documenter les stratégies, techniques et pratiques d’acquisition et d’utilisation matérielle du sanglier, seul grand mammifère disponible pour les villageois de Klimonas à la fin du PPNA, vers 8800 av. n. è. Il s’appuie sur l’analyse archéozoologique de près de 5 000 restes identifiés de sanglier. Malgré la mauvaise conservation de l’émail dentaire, une étude pilote des isotopes stables de l’oxygène et du carbone le long de la couronne de trois incisives inférieures suggère des naissances en fin d’hiver et au début du printemps, situation classique pour les sangliers méditerranéens modernes. Les valeurs du carbone excluent par ailleurs les paysages ouverts ainsi que les couvertures forestières denses, en total accord avec les conclusions archéobotaniques développées au chap. 23. L’estimation des sexe-ratio à l’abattage repose sur l’analyse de 86 restes de canines dont 39 mesurables, ainsi que sur l’analyse des mélanges des 7 mesures crâniennes et postcrâniennes présentant les plus nettes répartitions bimodales. Il apparaît que les sangliers mâles et femelles âgés de moins de 24-30 mois ont été tués sans grande distinction de sexe, avec toutefois un léger avantage pour les femelles. En contrepartie, les mâles représentent 71 % des sujets abattus après l’âge de 30 mois. Les os de néonataux (moins de 2-3 semaines) représentent moins de 0,1 % du NISP. Leur présence est probablement liée à des pratiques symboliques. Nous n’avons trouvé qu’un seul os de fœtus (mort 75 jours après la conception) sur 4 823 spécimens considérés. Cette rareté suggère que les femelles gestantes n’étaient pas gardées en captivité dans le village ni à proximité. Les profils d’âge d’abattage reposent sur un total de 982 dents jugales représentant un nombre minimum de 171 individus. Ils diffèrent légèrement selon qu’on prend en compte les dents supérieures ou inférieures, selon la méthode de comptage (nombre de dents versus NMI) et selon les secteurs de fouille. Tous mettent en évidence une même stratégie d’abattage peu sélective, si l’on excepte une probable volonté d’épargner les individus de moins de 6 mois, de faible rapport pondéral. Les analyses multivariées mettent en évidence que, si l’on excepte le biais méthodologique dû à l’utilisation des dents supérieures ou inférieures, la seule différence importante entre tous les profils de Klimonas concerne les séries de dents provenant des unités stratigraphiques du Bâtiment communautaire St 10. Elle résulte de pratiques symboliques analysées au chap. 31. La comparaison avec les profils d’âge d’abattage des phases ancienne A et moyenne A2 de Shillourokambos apporte une aide à l’interprétation, car le second fournit une référence locale pour un système d’élevage porcin pré-céramique. Il apparaît que les différents profils de Klimonas diffèrent beaucoup moins les uns des autres qu’ils ne s’éloignent de ceux de Shillourokambos, ces derniers correspondant tous deux à des stratégies d’exploitation très différentes. Le fort contraste entre le profil d’abattage saisonnier très structuré des porcs domestiques de la phase moyenne de Shillourokambos (deux pics à 6-9 et 18-24 mois) et le faible niveau de sélectivité observée dans le village de Klimonas, permet d’exclure sans ambiguïté toute pratique d’élevage au PPNA récent. Les données réunies à Klimonas, qui peuvent donc être considérées comme représentatives d’un système pré-céramique local d’exploitation par la chasse, permettent à leur tour de réviser l’interprétation de la phase ancienne A de Shillourokambos (8500-8100 cal BC, PPNB ancien) et de confirmer que l’élevage de porcs était déjà initié à cette époque, en plus d’une chasse au sanglier encore dominante. En tenant compte des données sur le sexe, les fœtus et les âges d’abattage, il ne fait aucun doute que la chasse était la seule stratégie d’acquisition du sanglier à Klimonas. Compte tenu des données isotopiques préliminaires sur la saison des naissances et des connaissances de la littérature sur le cycle de vie des populations modernes de sangliers, l’abattage massif des mâles et des femelles entre 6 et 24 mois peut être interprété comme la conséquence d’une stratégie de chasse dirigée vers les groupes familiaux (femelles suitées) ou de jeunes de seconde année ; la chasse aux mâles adultes qui vivent en groupes de plus petite taille ou en solitaire, était secondaire. Dans ces conditions, il est probable que la chasse se pratiquait en groupe, peut-être avec l’aide de chiens. La principale période cynégétique se situait vraisemblablement entre la fin de l’été et le début de l’hiver. Il s’agit de la saison des plus grands regroupements d’animaux et des meilleurs rendements en viande mais surtout en graisse ; c’était probablement aussi la basse saison pour les activités agricoles. Les données disponibles n’excluent ni ne plaident en faveur d’un système de contrôle, voire de « gestion » des sangliers sauvages dans les environs du village ; la proportion de 50 % d’animaux tués avant 24 mois, considérée par certains archéozoologues comme un critère en faveur d’une « gestion pré-domestique » ne peut pas être tenue pour significative dans le contexte chypriote où la démographie naturelle est inconnue, et les contraintes écologiques très différentes de celles du continent. Sur la base du grand échantillon du Secteur B (NISP = 2404, représentant au minimum 46 individus), les analyses de la représentation des unités anatomiques (MAU = NMPS) indiquent que, si l’on excepte les effets classiques de la préservation et de la collecte différentielles, toutes les parties du corps sont équitablement représentées. Les carcasses complètes étaient rapportées au village. Les lieux de mise à mort n’étaient jamais très éloignés. Quelques différences apparaissent toutefois avec les distributions de fréquence des mAU de Shillourokambos, qui confirment une attention particulière des villageois de Klimonas pour les portions antérieures de la mâchoire inférieure portant canines et incisives, non seulement dans le Bâtiment communautaire, mais aussi, dans une moindre mesure, dans les bâtiments « domestiques » du Secteur B. Par ailleurs, nous avons observé une nette sous-représentation de la boîte crânienne, peut-être liée à des pratiques symboliques. Les techniques de boucherie et de cuisine sont très peu documentées en raison du mauvais état de conservation des surfaces osseuses. Près de 5 % des NISP font référence à l’utilisation des os pour la fabrication d’outils ou de parures. Dans l’ensemble, la stratégie d’exploitation du seul grand mammifère qui vivait sur l’île durant l’occupation du village de Klimonas ne semble pas différer significativement des systèmes d’exploitation des grands ongulés durant le PPNA récent sur le proche continent. La chasse ciblée sur des groupes d’ongulés jeunes ou subadultes, probablement pratiquée en groupe, à proximité du village, préférentiellement dans les proches ripisylves, suggère une activité saisonnière bien maîtrisée.

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