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Johanni Curtet et al., « Gardiens de la mémoire ? Usages et enjeux contemporains de la sauvegarde des épopées dans l’Altaï russe et mongol », Cahiers d’ethnomusicologie
Dans l’Altaï, en Mongolie comme en Russie, les épopées, longs récits héroïques de milliers de vers transmis de génération en génération essentiellement par l’oralité, se trouvent confrontées à la temporalité du monde contemporain. Jadis, la séance de récitation de l’épopée, qui s’apparentait à un rituel car des attentes y étaient associées, pouvait s’étendre sur plusieurs nuits. De nos jours, les bardes parviennent rarement à capter l’attention de leur public au-delà de trente minutes, que ce soit dans le cadre d’un concert, hors contexte traditionnel, ou lors d’une veillée. Les modes de vie ont changé, les populations mongole et altaïenne n’ont plus les mêmes besoins, ni la même disponibilité qu’autrefois. Par conséquent, conserver la tradition épique relève du défi, pour ne pas dire de l’impossibilité si l’auditoire, la demande et le besoin du rituel disparaissent. Chanter l’épopée est alors relégué à un marqueur identitaire qui s’appuie sur un souvenir.