Reconstitution et patrimonialisation de l’éphémère et du mouvant. Le cas de la danse antique : enjeux, risques et paradoxes

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Marie-Hélène Garelli, « Reconstitution et patrimonialisation de l’éphémère et du mouvant. Le cas de la danse antique : enjeux, risques et paradoxes », Anabases


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L’art chorégraphique a fait la preuve, depuis une vingtaine d’années, de sa capacité à faire évoluer les modalités de conservation et de mise en valeur de l’art dans les musées. Cette évolution passe notamment par une historicisation de la danse. La danse antique représente une composante importante de l’histoire culturelle de la danse que théoriciens et chorégraphes appellent de leurs vœux. L’histoire de la réception de la danse antique dans les siècles postérieurs et jusqu’à nos jours est celle d’une référence fondatrice, qui a légitimé ruptures et continuités artistiques et culturelles : reconstitutions, créations ou produits de la recherche-création. Du xvie au xviiie siècles, la notion d’héritage n’intervient guère dans le processus de réception de l’Antiquité chez les théoriciens et praticiens de la danse. Les textes antiques sur la danse (en particulier Lucien) viennent alimenter la réflexion théorique et les développements rhétoriques sur les formes contemporaines de cet art. L’idée d’héritage antique s’est formée avec les mouvements reconstructionniste et revivaliste de la fin du xixe et du début du xxe siècles, notamment aux États-Unis, en France et en Allemagne. L’iconographie (vases, bas-reliefs et peintures) justifie une revendication de continuité artistique et philosophique, un appel à une philosophie grecque du corps et, parallèlement, à l’archaïsme du geste et au mouvement non conceptualisé. Depuis la deuxième moitié du xxe siècle, les chorégraphes ont cessé de rechercher dans l’Antiquité une légitimation artistique. Les chorégraphes expérimentent, à travers cette période, la force du recours aux rites archaïques et la puissance émotionnelle de la danse collective. La recherche-création elle-même joue de l’écart avec une Antiquité qui reste pourtant très présente. Si la danse antique ne saurait être reconstruite, sa réception pourrait faire l’objet d’une patrimonialisation.

Choreographic art has, over the past two decades, demonstrated its ability to change the methods of preserving and showcasing art in museums. This transformation notably involves the historicization of dance. Ancient dance represents a significant component of the cultural history of dance that theorists and choreographers have been advocating for. The history of the reception of ancient dance in the centuries that followed and up to the present day is that of a foundational reference, legitimizing artistic and cultural ruptures and continuities: reconstructions, creations, or outcomes of research-creation. From the 16th to the 18th centuries, the notion of heritage hardly played a role in the reception of Antiquity among dance theorists and practitioners. Ancient texts on dance, especially those by Lucian, contribute to theoretical reflection and rhetorical developments concerning contemporary forms of this art. The idea of an ancient heritage emerged with the reconstructionist and revivalist movements of the late 19th and early 20th centuries, particularly in the United States, France and Germany. Iconography (vases, bas-reliefs and paintings) justifies a claim to artistic and philosophical continuity, an appeal to Greek philosophy of the body, and, simultaneously to the archaic nature of gesture and non-conceptualized movement. Since the second half of the 20th century, choreographers have stopped seeking artistic legitimacy in Antiquity. Throughout this period, choreographers have been experimenting with the power of ancient rituals and the emotional strength of collective dance. Research-creation itself plays on the gap with an Antiquity that remains very present. While ancient dance cannot be reconstructed, its reception could become a subject of heritage preservation.

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