La construction de la nouvelle capitale politique du Burundi à Gitega : aménagement urbain, discours sur la ville et « emblématisation »

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Jérémy Pasini et al., « La construction de la nouvelle capitale politique du Burundi à Gitega : aménagement urbain, discours sur la ville et « emblématisation » », Suds


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Depuis 2019, Gitega remplace Bujumbura comme capitale politique du Burundi. Dans ce contexte, l’article interroge les modalités de la transformation des espaces urbains de Gitega et des pratiques et discours collectifs qui y sont associés. Notre hypothèse centrale est que, pour fabriquer la nouvelle capitale, l’État burundais cherche à la distinguer des autres villes en la dotant d’infrastructures et de cadres de vie modernisés, tout en réaffirmant ses fonctions cérémoniales (processus d’« emblématisation »). Notre étude, qui s’appuie sur l’analyse d’entretiens semi-directifs avec des habitants de Gitega (natifs ou fonctionnaires délocalisés), de sources institutionnelles et d’images satellitaires, montre que la ville acquiert progressivement les attributs qui sont pensés par le gouvernement comme ceux relevant d’une capitale (constructions en hauteur, grands équipements, etc.). Toutefois, ces transformations s’accompagnent aussi de tensions sociales : dirigisme des processus d’aménagement urbain, scepticisme et opposition d’une partie de la population, relégation des ménages les plus pauvres en périphérie de la ville. En fait, la fabrique de la nouvelle capitale répond surtout à un processus de renforcement de l’État qui souhaite démontrer sa capacité à conduire de grands projets et mettre en scène une sorte de renouveau quelques années après la crise institutionnelle de 2015.

In 2019, Gitega replaced Bujumbura as Burundi's political capital. Against this backdrop, this article examines the ways in which Gitega's urban spaces, and the collective practices and discourses associated with them are being transformed. Our central hypothesis is that, in order to create the new capital, the Burundian state is seeking to distinguish it from other cities by equipping it with modernised infrastructure and living environments, while at the same time reaffirming its ceremonial functions (process of 'emblematization'). Our study, which is based on an analysis of semi-structured interviews with inhabitants of Gitega (either natives or civil servants relocated to Gitega), institutional sources, and satellite images, shows that Gitega is gradually acquiring the attributes that the government sees as befitting a capital city (high-rise buildings, major facilities, etc.). However, these transformations are also accompanied by social tensions : dirigisme in the urban planning process, opposition, and scepticism from part of the population, and the relegation of the poorest households to the outskirts of the city. In fact, the creation of the new capital is primarily a response to a process of strengthening the State, which wants to demonstrate its ability to manage major projects and stage a sort of revival just a few years after the institutional crisis of 2015.

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